Les maïs LG HDi fêtent leurs 10 ans : réelle efficacité ou emballage marketing ?

LG Semences, marque du groupe Limagrain, souffle les 10 bougies de ses variétés de maïs HDi, dits « hautement digestibles » pour les bovins.

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Cliquez pour voir l'interview de François Bizeul, chef de marché nutrition animale chez LG Semences.

Les variétés de maïs fourrage « hautement digestibles HDi » font-elles une véritable différence dans le tank, ou bien s’agit-il d’un simple emballage marketing ? Sans doute un peu des deux, mais quoi qu’il en soit, la digestibilité des ensilages de maïs ne cesse de progresser. « Les maïs hybrides HDi n’ont "que" dix ans, car ce n’est que le début. Nous avions lancé les premières variétés HDi en 2005 (LG 32.76 HDi, LG 32.77 HDi), aboutissement de trois décennies de sélection, se souvient François Bizeul, chef de marché nutrition animale chez LG Semences. Avec les instituts techniques, nous avions apporté la preuve à l’auge sur 70 fermes avec une augmentation moyenne d’un demi-litre de lait par vache (et jusqu’à 3,5 l/VL/j) par rapport aux variétés habituellement utilisées dans ces élevages. »

Des rendements en hausse de 180 kg MS/an

« Depuis ses débuts, la marque LG Semences a participé à l’amélioration continue du rendement en ensilage de 180 kg de MS/an, et à la progression de 0,2 pt d’UFL en 20 ans. Cette amélioration s’explique à 85 % par le progrès génétique et 15 % par l'itinéraire technique. Par ailleurs, de nombreux autres paramètres ont été travaillés avec succès comme la digestibilité des parois », assure Franck Bigot, responsable commercial de LG Semences.

Variétés simulées

LG22.89             

LG32.64             

 

 

1995                       

2015

Gain de progrès génétique

Prix d’achat de la dose

Rendement à la dose

Résultats de la variété

 

Valeur UFL par kg de MS

Rendement UFL à la dose

Prix du lait payé

Produit lait / dose

74 €

7,0 tMS/dose

102 %

 

6 355 UFL/dose

9 532 l lait/dose

0,29 €/l lait

2 764 €

90 €

8,5 tMS/dose

103 %

 

7 995 UFL/dose

11 993 l lait/dose

0,33 €/l lait

3 958 €

+ 22 %

+ 22 %

 

 

+ 26 %

+ 26 %

 

+ 43 %

Gain agriculteur en produit lait /dose

* En tenant compte de l’inflation (base 100 = 137 €)

* Sans tenir compte de l’inflation

 

                             + 171 €

 

                            + 1 193 €

Une dose de maïs produisait 7,5 tMS en 1995, 20 ans plus tard, elle en produit 8,5 tMS.

Dix ans plus tard, l’efficacité des HDi et le marketing semblent avoir fait leurs preuves puisque un hectare de maïs fourrage sur dix est semé avec une variété HDi en 2015 en France. La génétique Limagrain représente 32 % de parts de marché (en associant la marque Advanta) sur les 1,4 million d’hectares de maïs fourrage semés en France.

Travailler les différents types de cellulose

LG Semences compte désormais 13 variétés HDi au catalogue, du très précoce au demi-précoce. La sélection HDi est particulièrement axée sur la valeur Dinag (digestibilité du non amidon et non glucides) qui permet d’apprécier la digestibilité des parois. Cette valeur décrit la qualité de l’appareil végétatif. L’objectif des variétés HDi est de valoriser les UF contenues dans la partie tige-feuilles, en travaillant sur les types de fibre (NDF) de cellulose et d’hémicellulose et en cherchant à réduire à la part de lignine (ADL) non digestible. « Au final une variété HDi doit répondre aux attentes des éleveurs à savoir : offrir une ration moins acidogène et parvenir à un ensilage qui conserve l’équilibre entre les flores amylolitique et celullolitique du rumen. Et pour cela les variétés HDi présentent + 2 points de Dinag par rapport aux variétés de référence », explique François Bizeul.

Les attentes du marché du maïs fourrage sont bien plus larges que celui du maïs grain. En grain, il n’y a que le rendement qui compte, alors qu’en fourrage, les éleveurs sont attentifs aux valeurs alimentaires, à la digestibilité, au taux d’amidon, à la vigueur au départ, la résistance au stress hydrique, les risques de verse, l’helminthosporiose, etc.  « Au total, nous ensilons chaque année 150 000 micro-parcelles ! Elles sont réparties sur 10 stations de recherche en Europe faisant partie de notre réseau d’essais ensilage pour évaluer les variétés dans différentes conditions pédoclimatiques », complète son collègue Olivier Vimont en charge des programmes de sélection.

40 000 lignées pour une variété

« Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’y a pas de lien établi entre la digestibilité d’un maïs et son risque de verse, car nous travaillons essentiellement sur les caractéristiques de l’hémicellulose davantage que sur la lignine par exemple. De plus, nous cherchons à sélectionner différents types d’amidons dont la dégradation est plus ou moins rapide dans le rumen et dans l’intestin. »

La valeur alimentaire est prise en compte à tous les stades de la sélection et du développement des produits (choix des populations de sélection, des lignées parents des futurs hybrides, etc.) « Il faut tester environ 40.000 lignes de sélection pour développer un nouvel hybride HDi », estime Olivier Vimont en charge des programmes de sélection. Comme pour la génomique en génétique animale, la sélection est aujourd’hui assistée par marquage moléculaire (Sam). Les analyses de valeur alimentaire par proche infra-rouge (Nir) et le phénotypage à haut débit permettent désormais de mesurer de nombreux paramètres comme les éléments constitutifs de la valeur alimentaire : types d’amidon, cellulose, hémicellulose, lignine, etc.

« En sélection maïs, notre œil est notre pire ennemi », fait remarque le sélectionneur qui se base sur des modèles statistiques qui permettent d’aller bien au-delà du simple tri des meilleures variétés une année donnée, mais de prévoir les variétés qui auront un comportement stable dans le temps en anticipant sur les essais à venir.

Fort de son savoir-faire et des 14,5 % de son chiffre d’affaire dédiés à la recherche variétale, LG semences se dit très confiant pour l’avenir des variétés HDi. « Nos objectifs sont de conserver de bonnes valeurs Dinag tout en progressant continuellement en rendement, car le nerf de la guerre reste le nombre d’UFL et de litres de lait par hectare », conclut François Bizeul.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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