Le cas Derval ou comment obtenir un coût alimentaire à 43 €/1.000 litres

Le cas Derval ou comment obtenir un coût alimentaire à 43 €/1.000 litres

Lorsque la ferme expérimentale de Derval ferme son silo de maïs, le coût alimentaire moyen aux 1.000 litres s'établit à 43 € contre 148 € en période hivernale. Des résultats obtenus grâce à trois années de tests et d’expérimentations pour trouver la bonne organisation.

Les laitières de Derval.
Les laitières de Derval. (©Huneau)

En 2013, la ferme expérimentale de Derval a pu fermer durant 56 jours le silo à maïs et ainsi concilier robot et pâturage. En ration 100 % pâturage, les vaches holsteins ont produit 27,5 kg de lait avec 2,8 kg de concentrés en moyenne. Le coût alimentaire a été divisé par trois par rapport à la ration hivernale, passant ainsi de 148 € à 43 €/1.000 litres.

Des résultats intéressants qui illustrent la faisabilité et la rentabilité de ce type de système surtout au regard de son impact sur la marge de l’atelier lait. Néanmoins, à Derval, trois années ont été nécessaires pour faire évoluer les premières pratiques et s’adapter au comportement des vaches et du robot. Outre l’accessibilité des pâtures, c’est avant tout la détermination de l’équipe de Derval qui explique les résultats obtenus. Ils estiment même que le critère « motivation de l’éleveur » est le plus important pour intégrer du pâturage à un système robot de traite.

Les resultats techniques et économique de la saison de pâturage.
Les résultats techniques et économiques de la saison de pâturage. (©Terre-net Média)

La gestion de troupeau

La stabulation à logettes est équipée d’une porte de tri accessible uniquement depuis l’aire d’alimentation. Elle permet une sélection des vaches avant qu’elles ne se présentent au robot. En cas de refus de traite, elles sont dirigées vers les logettes. Elles pourront les quitter en empruntant un des trois portillons anti-retour donnant accès à l’aire d’alimentation.

Le robot et ses portes de tri.
Le robot et ses portes de tri. (©Huneau)

Cette circulation dirigée permet de réserver la traite aux vaches avec plus de 7 heures d’intervalle ou 10 kg de production estimée. A la sortie du robot, une seconde porte dirige la vache vers le pâturage ou une zone d’isolement.

Plan schématique de la stabulation de la ferme de Derval.
Plan schématique de la stabulation de la ferme de Derval. (©Terre-net Média)

Les ilots de pâturage

L’accès aux îlots de pâturage se fait grâce à un chemin large de 3,5 m qui dessert trois parcelles. Leur conduite est pilotée en pâturage tournant simplifié. La distance maximale à parcourir est de 800 m pour gagner le fond de la parcelle la plus éloignée.

Parcellaire de la ferme de Derval.
Parcellaire de la ferme Derval. (©Terre-net Média)

Un point d’eau est accessible en entrant dans la stabulation et un autre avant d’en sortir. Il n’y a pas d’eau disponible sur les parcelles pâturées.

La gestion du pâturage

Le début du pâturage s’organise avec une phase de transition. Les objectifs : changer les habitudes des vaches laitières et faire évoluer la ration en attendant que le rendement du parcellaire couvre 100 % des besoins du troupeau.

Cette phase de transition alimentaire (passage de 100 % jusqu’à 8 kg MS maïs ensilage à l’auge) intègre deux périodes d’astreintes en début et fin de journée. « Vers 8h, le vacher trie les vaches traites depuis minuit et les sort pour favoriser le pâturage. Cela représente la moitié du troupeau. L’autre moitié sort au fur et à mesure que chacune des vaches est traite. Ainsi vers 13h, toutes les vaches ont été traites au moins une fois depuis minuit. L’après-midi, la circulation est libre entre le pré et la stabulation. Si une vache revient avant son autorisation de traite, la porte de tri la dirige vers les logettes. Elle pourra sortir lorsque sa traite sera autorisée. Vers 18h, tout le troupeau est rentré pour la nuit. La distribution de fourrages a lieu le matin (environ 8 kg de MS d’ensilage de maïs). Les cornadis restent fermés jusqu’à ce que le troupeau soit rentré afin d’offrir un temps d’accès identique pour toutes les vaches » commente l’équipe de Derval.

Du maïs au 100% pâturage.
Du maïs au 100 % pâturage. (©Terre-net Média)

100 % herbe

Une fois la pousse de l’herbe suffisante pour assurer les besoins des vaches laitières, le silo de maïs est fermé. « La sortie des vaches est obligatoire en sortie de robot, traite après traite, à partir de 21h. Vers 9h le lendemain, tout le troupeau a été trait une fois depuis 21h la veille. Jusqu’à 18h, les animaux sont en libre circulation entre le pré et le robot. Vers 18h, tout le troupeau est rentré. Jusqu’à 21h, les vaches sont traites et maintenues dans la stabulation. Ainsi, les dernières vaches quitteront le bâtiment vers 9h le lendemain ».

Au moins une fois par jour

Dans leur système, l’équipe de Derval note qu’il est nécessaire d’aller chercher tout ou partie des vaches au moins une fois par jour, à moins de mettre en place un système à trois parcelles par jour.

En termes d’astreinte, le pâturage réduit la durée d’entretien de la stabulation. Le temps passé au suivi et au pilotage du pâturage remplace le temps dédié à la distribution de l’aliment à l’auge.

Les différentes expérimentations sur le sujet révèlent aussi que le pâturage peut améliorer l’état sanitaire global du troupeau.

La réussite du système repose sur la confiance que les vaches peuvent acquérir en termes de circulation : les animaux ont une forte faculté d’adaptation si on leur laisse un peu de temps.

Les plus et les moins de ce système

Les plus et les moins.
Les plus et les moins. (©Terre-net Média)
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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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