
De 0 à 100.000 €, voici quatre pistes pour intégrer des fourrages frais dans les rations des vaches laitières. Parcellaire adapté ou pas, il existe des solutions pour réduire son coût de production.

Faire pâturer ou pas ? Pas l’envie, pas de temps à y consacrer, peur de ne pas y gagner… Quel que soit le système de traite, c’est pourtant l’une des solutions pour réduire le coût alimentaire de son cheptel. Critère de réussite n°1 : la motivation. Critère n°2 : l’accessibilité du parcellaire.
Des solutions existent pour augmenter la part d’herbe pâturée (ou distribuer en vert) dans l’alimentation de son cheptel. Il y en a pour tous les budgets.
Concilier robot et pâturage | |
Les avantages | Les inconvénients |
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1. Le parcellaire peut être optimisé
Osez l’échange
Vous avez besoin d’une trentaine d’hectares pour pouvoir intégrer le pâturage comme élément de ration de vos vaches (5 à 8 kg MS/j/VL). Mais les surfaces ne sont pas homogènes et les pâtures ou champs de votre voisin entrecoupent votre parcellaire.
En pratique, deux cas de figure existent. Le premier : vous et votre voisin êtes propriétaires des terrains concernés. Un notaire devra donc rédiger l’acte de changement de propriété. Deuxième cas de figure : l’échange se fait entre locataires, sous réserve de l’accord des propriétaires. Les locataires conservent chacun leur bail. L’un travaillera la parcelle de l’autre et inversement.
La transaction doit porter sur des surfaces équivalentes, pour éviter des conséquences sur les Dpu ou les quotas laitiers. Elle repose sur le principe du gagnant-gagnant. En cas de différence importante entre les parcelles à échanger, il doit y avoir contrepartie. Par exemple, la proximité des nouvelles parcelles par rapport aux bâtiments de l’exploitation peut compenser une moindre qualité de terre.
Echanges parcellaires | |
Les avantages | Les inconvénients |
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Aménagez les accès
Cette fois, ce n’est pas la répartition géographique de votre ilôt qui est en cause, mais la route qu’il faut traverser pour atteindre les prairies.
Les solutions pour rendre accessibles les pâtures sont nombreuses, plus ou moins onéreuses et faciles à mettre en place : passages canadiens, boviducs, cannes électrifiées, etc. Le tout, c’est que les distances à parcourir pour les vaches laitières entre le robot et les parcelles soient inférieures à un kilomètre. Attention aussi à la règlementation concernant la réalisation d’ouvrages sur la voie publique.
Si votre robot n’est pas saturé (environ 45 vaches à traire), vous pouvez toujours envisager de les faire traverser une route pour qu’elles accèdent à une pâture. Il n’est pas exclu de « stopper » l’accès à la traite durant 3 ou 4 heures. Tout dépend du rythme que vous donnez à vos animaux.
Aménagements parcellaires | |
Les avantages | Les inconvénients |
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2. Les pâtures sont excentrées
Affouragement en vert
Aucune pâture accessible à moins d’un kilomètre. La galère ? Pas forcément, l’affouragement en vert permet d’intégrer quotidiennement un fourrage frais à la ration des vaches laitières. Parmi les éleveurs bretons ayant franchi ce cap, 41 % souhaitaient diminuer le coût alimentaire de leur troupeau. Néanmoins, d’après la Chambre d’agriculture de Bretagne, les économies ne semblent pas être au rendez-vous. Le coût alimentaire annuel observé chez ces éleveurs est le même que la moyenne des éleveurs de Bretagne (85 €/1.000 l de lait en 2010). L’étude ne permet pas de savoir si ce coût alimentaire ne serait pas encore plus élevé en l’absence d’affouragement, compte tenu de la faible accessibilité au pâturage. Les contraintes de ce système : l’investissement matériel important, les dépenses énergétiques élevées (fioul) et l’augmentation du temps de travail quotidien (50 minutes par jour en moyenne pour 73 Ugb nourris).
Affouragement en vert | |
Les avantages | Les inconvénients |
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Et le robot ? Investissez dans un robot mobile
C’est la dernière solution à envisager. En plus du robot déjà installé, comptez 100.000 € pour « sa mobilité » (remorque et aménagements à réaliser : terrassement, gestion des effluents, contention, local de stockage, silo, arrivées électriques et réseaux, etc.). Actuellement, seules les stations expérimentales disposent de tels équipement, comme en Belgique à la ferme du Sart-Tilman de l’université de Liège et à Trévarez dans le Finistère au pôle herbivore des Chambres d'agriculture de Bretagne. Ces dernières lanceront en mai prochain la première expérimentation du genre en France.
Et pourquoi ne pas investir dans un second robot d’occasion, uniquement pour la période estivale. Certains éleveurs l’ont fait. L’idée est séduisante mais nécessite les mêmes investissements en matière d’installation (40.000 € pour un robot d’occasion de huit ans et près de 50.000 euros d’aménagement). Enfin, si la réduction du coût alimentaire permet de financer la mobilité du robot ou un robot d’occasion, la réflexion mérite d'être menée.
Robot Mobile / Robot au pré | |
Les avantages | Les inconvénients |
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