Fidèle lecteur de votre revue, je partage votre analyse sur la dynamique laitière cassée et le découragement de certains éleveurs. Pour enrayer ce phénomène, il n'y a pas que des signes positifs à attendre des laiteries. Pour faire du lait demain, il nous faudra, avec ou sans robotisation, trouver de la main-d'oeuvre motivée... un vrai défi vu notre grave problème de recrutement en élevage laitier. Malgré des salaires corrects, on ne peut pas trouver de personnel compétent motivé sur qui on puisse vraiment compter pour se libérer. Recrutant de la main-d'oeuvre salariée depuis dix-sept ans pour différentes activités, je pense bien cerner ce problème.
Je suis convaincu que le fonctionnement d'un grand troupeau avec une main-d'oeuvre essentiellement salariée est impossible en France sans une réelle implication d'un ou deux associés de manière permanente. J'ai pourtant vu que cela pouvait fonctionner à l'étranger avec d'autres mentalités. Quand nous trouvons quelqu'un pour un poste en élevage, nous n'avons pas le temps de le former qu'il faut déjà le remplacer. Il ne faut pas être trop exigeant, ne pas parler de compétence ni d'expérience. Il est donc difficile de déléguer et exclu de tourner la tête.
Il faut rester imprégné de son troupeau car on peut se retrouver seul du jour au lendemain. Et cela sans compter les arrêts de travail à répétition qu'il faut combler comme on peut.
Mon frère et moi-même embauchons une vingtaine de personnes dont six pour la partie laitière. Nous regrettons de n'avoir pas pu trouver des gens motivés qui s'impliquent dans l'élevage et n'avons pas d'autres choix que de "faire avec". Nous restons convaincus que dans nos exploitations laitières comme dans les autres entreprises, c'est la qualité des hommes qui fera la différence !
NOËL DOMINIQUE, PRODUCTEUR DE LAIT DANS LA MEUSE
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