« Je crains une embellie de courte durée »

La Rabobank (banque agricole hollandaise) fait régulièrement des prévisions sur les cours des produits agricoles. Elle prévoit que le prix du lait va continuer de progresser au premier semestre 2014 avant de régresser au second, et même repasser en dessous du deuxième semestre 2013. J'espère seulement que Rabobank évoque un prix hollandais au 2e trimestre 2013 qui était plus élevé que le prix français. Sinon, l'embellie aura été de courte durée. De toute façon, si le prix baisse en Europe du Nord, il y a de fortes chances pour que le pic de prix français soit bien écrêté. En effet, notre système de fixation du prix du lait atténue les baisses et les hausses avec un décalage de quelques mois par rapport à nos concurrents. Et les GMS se feront un plaisir de peser sur les transformateurs. Tout cela n'augure rien de bon avant les perturbations prévues après la fin des quotas.

Pendant ce temps, on voit fleurir dans la presse des déclarations de soi-disant spécialistes annoncer qu'avec l'embellie du prix du lait depuis fin 2013, les producteurs reconstituent leurs trésoreries. Je vous invite, Messieurs, à descendre de vos tours d'ivoire. Dans le meilleur des cas, les trésoreries se stabilisent mais nous sommes loin de reconstituer la tirelire. Car, si les paies de lait augmentent, les charges aussi. Friesland Campina a versé 400 € en moyenne à ses producteurs en 2013, contre 350 € en France. Les Hollandais ont refait leurs trésoreries. Pas nous. Cherchez l'erreur.