« Vous parlez d'une victoire ! »

La réduction volontaire de 5 % sur le quatrième trimestre 2016 et la possibilité de prolonger sur le début 2017 est un leurre envoyé par Phil Hogan et l'Europe, et arrive trop tard. Il aurait dû être proposé six mois plus tôt. Le marché frémit, le prix en Nouvelle-Zélande repart à la hausse. Pendant la semaine du Space, du lait spot s'est échangé en France à 415 € rendu usine et 395 € départ ferme.

Oui, vous avez bien lu ! Lactalis avait anticipé ce mouvement et les 300 € sur décembre arrachés soi-disant de « haute lutte » par le syndicalisme ne coûteront rien au géant laitier. 13 000 demandes déposées en France pour un volume de 181 398 tonnes. Autant dire que la fin de l'année ne va pas battre des records. On sait aussi qu'après une baisse significative, retrouver du volume s'avère difficile car les vaches sont parties à l'abattoir. Il reste beaucoup de génisses dans les exploitations, mais dans de nombreuses régions françaises, les récoltes de maïs sont catastrophiques et de mauvaise qualité. Donc la production hivernale risque de patiner. Il faudra attendre le printemps pour retrouver du volume. En attendant, qui va en profiter ? Les Irlandais qui, eux, n'ont pas levé le pied, même si c'est leur période creuse.

Pour les prix, ne rêvez pas. Les laiteries vont se faire tirer l'oreille et les stocks accumulés au niveau européen vont peser fortement. La diminution volontaire ne règle pas le problème des volumes européens.

Prenons l'exemple du porc. Il y a vingt ans, la France, l'Allemagne et l'Espagne produisaient chacune 25 millions de cochons. Aujourd'hui, la France 23 millions, l'Allemagne 45 et l'Espagne 47. Les Français sont-ils mieux payés et plus compétitifs ?

Les experts nous expliquent que le coût de production sortie porcherie n'est pas très différent. Par contre, sortie abattoir, l'écart se creuse. La réduction de production française contraint nos abattoirs à fonctionner à 90 % de leur capacité quand nos voisins saturent leurs outils. Si l'on rajoute les moindres coûts d'un salarié, on explique la différence. Par ce jeu de dupes, il y a encore un abattoir de trop en France.

Vous avez l'impression d'être manipulé, rassurez-vous, c'est pire !

En 2009, l'Apli réclamait 400 €. L'année dernière, l'accord Le Foll nous assurait 340 € que l'on n'a jamais vus. Cette année, Lactalis va payer 275 € de moyenne et c'est une victoire syndicale. L'année prochaine, pourquoi pas 250 € ?

PASCAL POMMEREUL, PRODUCTEUR DE LAIT EN ILLE-ET-VILAINE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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