Je voudrais dire à l'auteur du dernier article paru dans la rubrique « A rebrousse poil », intitulé « Saloperies de bestioles », que l'on peut être un paysan moderne et aimer les mouches, taupes, sangliers, buses, chauves-souris, etc.
Nous, on est bio par conviction depuis plus de quarante ans. Nous, on n'a jamais traité les vaches avec des produits contre les mouches et elles ne tapent pas en salle de traite. Les mouches, c'est indispensable sur terre ! Pourquoi ? Pour décomposer la matière organique, pour nettoyer par exemple la peau des vaches. À moins que ce monsieur ne veuille laver ses vaches lui-même ? Et comme nos mouches à nous sont clean (elles n'ont pas absorbé des tas de produits chimiques qui, notons-le au passage, ne font plus aucun effet de nos jours car les petites bébêtes s'habituent très vite). Elles entretiennent une population exceptionnelle d'hirondelles ! À l'heure de la traite, c'est un ballet incessant au-dessus de l'aire d'attente…
Nous, on n'a jamais répandu plus de bromadiolone pour tuer les mulots et on n'est pas envahis par ces bestioles. Nous, on n'a jamais piégé ni gazé les taupes car celles-ci sont indispensables pour réguler les insectes du sol (vers blancs, taupins, etc.)
Nous, on entretient des haies, des murgers et même des buissons d'épines pour permettre à la biodiversité de vivre. Par exemple, les hérissons avalent un grand nombre de limaces.
Bref, toute l'éducation des paysans est à refaire.
Aujourd'hui, à l'école, on vous explique des tas de choses. Mais le B-A-BA de la vie et de la nature : rien. Résultat : on obtient des générations de productivistes ignares qui vont droit dans le mur.
Car on pourrait penser que nous, écolos et bio comme nous sommes, nous ne produisons pas grand-chose. Que nenni ! Nous, on produit toujours plus. En s'alliant à la nature, elle vous récompense.
En essayant de la dominer, vous vous épuiserez avant elle.
J'arrête là mes jérémiades.
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