Dans votre édito du mois de mars, vous soulignez à juste titre que Sodiaal, contrairement aux coopératives d'Europe du Nord, n'a pas ouvert le robinet. Certes, c'est une politique responsable. Malheureusement, pour l'instant, elle n'est pas suivie par d'autres, y compris en France. Mais je pense que c'est un peu trop facile de leur tresser des lauriers... En effet, en janvier, nous avons reçu un courrier par lequel le conseil d'administration nous envoie un signal fort vis-à-vis de la concurrence : 300 €/1 000 l en prix A en janvier, auxquels il faut encore enlever 2,06 € de flexibilité, 290 € en février et - 2,06 € de flexibilité, idem pour mars. Je trouve que c'est un peu trop facile quand on se compare aux plus mauvais, sachant que les producteurs ont au moins 10 % de prix B (certains allant jusqu'à 30 %).
Lorsqu'on fait la moyenne, on n'est pas mieux payés que les plus mauvais. Je ne suis pas d'accord pour un nivellement par le bas (lorsqu'enfant, je ramenais mon bulletin scolaire, mon père voulait toujours savoir quelles notes avaient les meilleurs de la classe, pas les derniers !) J'ajouterai que, contrairement à d'autres acheteurs, nous sommes propriétaires des tanks et nous sommes collectés toutes les six traites au lieu de quatre, ce qui aurait dû entraîner une plus-value. D'autre part, je voudrais comprendre pourquoi dans notre région, le prix B est inférieur à celui du principal concurrent qui n'applique celui-ci qu'au-delà de son quota initial.
Quant au prix C (60 €), je n'ose même pas parler d'une telle hypocrisie. Lors de la dernière campagne, certains se sont retrouvés piégés. Par contre, je n'ai pas vu de yaourts gratuits sur le marché : « Il y en a qui ont dû se faire du gras. » Tant que l'on n'aura pas indexé le salaire des cadres des coopératives sur le prix du lait, il ne faut pas espérer d'améliorations...
CLAUDE PEYROLA, PRODUCTEUR SODIAAL EN ISÈRE
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