La proposition faite par Lactalis à l'ensemble de ses fournisseurs de lait est à sens unique. Le groupe Lavallois a concocté un contrat- type individuel le mettant dans des dispositions plus que favorables pour appréhender la sortie des quotas. Bien des points méritent d'être discutés, par exemple le respect du droit de manifester son désaccord, le maintien d'une pénalité en cas de dépassement du volume contractuel dans l'après-2015. Pourquoi pas, à condition qu'elle n'aille pas directement dans sa poche. Plus globalement, Lactalis s'autorise des ajustements de volumes selon ses propres marchés, sans prendre en considération le contexte global du marché, tout en enfermant les producteurs dans une relation d'exclusivité. La propriété du contrat devra également être abordée. Il est à mon sens hors de question que sa transmission soit suspendue au bon vouloir de Lactalis. C'est la valorisation du patrimoine des futurs retraités qui est en danger ! Ne donnons pas les clefs de nos exploitations aux industriels. Lactalis a une fois de plus mis la barre relativement haut, le but étant sans doute de tester la réactivité des producteurs et leur capacité à négocier. Sans doute a-t-il oublié que, pour élaborer une relation commerciale quelle qu'elle soit, il faut être au moins deux. Sur ce point, aucune discussion collective n'a été engagée avec les groupements de producteurs en place.
Donc, pas d'empressement pour le renvoi du contrat. Surtout, il va être de la responsabilité de chaque producteur de rejoindre, si ce n'est déjà fait, les groupements qui sont prêts à travailler sur le sujet.
SÉBASTIEN AMAND, PRÉSIDENT DU GROUPEMENT DE PRODUCTEURS DE LAIT DU BOCAGE NORMAND, À SAINT-POIS (MANCHE)
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