Notre ministère nous impose une contractualisation au 1er avril 2011. Nos contrats, pour la plupart oraux, avec nos entreprises de transformation vont devoir se formaliser. L'objectif de cette contractualisation est de pérenniser la régulation instaurée en 1984 avec les quotas laitiers qui seront abandonnés par l'Union européenne en 2015. Le bassin laitier Poitou- Charentes compte 4 200 producteurs de lait de vache. Dans cette zone intermédiaire où les grandes cultures prennent de plus en plus d'importance, les réserves en lait permettent aux producteurs laitiers de se développer au rythme qu'ils souhaitent. Leur productivité atteint un haut niveau avec 385 000 l par exploitation. La contrepartie du poids des grandes cultures dans notre bassin est un affaiblissement du maillon production par une baisse du nombre d'éleveurs, mais aussi de la collecte qui enregistre chaque année un recul de 3 à 5 %. Cet affaiblissement est, pour nous producteurs, une source d'inquiétude.
Notre autre source d'inquiétude porte sur la fragilité financière de nos coopératives, qui rassemblent 82 % du lait collecté régional. Arrêtons de regrouper des coopératives en difficultés financières trop importantes pour faire des holdings ingérables, en ne comptant que sur le prix du lait pour trouver un équilibre.
Nous avons vécu depuis trente ans trop d'exemples d'unions qui laissent nombre d'éleveurs en difficultés. Le projet de fusion du Glac et du groupe Eurial, dont les résultats sont déficitaires en 2009, ne nous rassure pas. Nous avons fait l'effort de nous restructurer et de nous mettre aux normes.
Que nous soyons membres d'un syndicat ou de l'Apli, nous devons aujourd'hui unir nos efforts pour créer un contrepouvoir efficace à la naissance d'un interlocuteur industriel quasi unique, même s'il s'agit d'une coopérative. La création de plusieurs organisations de producteurs nous diviserait dans la défense de nos intérêts, qui sont identiques.
Membre de l'Apli, je défends le projet d'office du lait qui permettra aux producteurs d'être acteurs dans la régulation des volumes et la fixation des prix avec, en particulier, la prise en compte des coûts de production optimisés pour préserver la compétitivité de la filière. Ce projet est compatible avec la structuration de la filière régionale. Quels que soient nos engagements syndicaux, à nous d'être suffisamment intelligents pour rechercher les points de convergence dans l'intérêt de tous les producteurs. »
PATRICK PÉRONNEAU, APLI VIENNE
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