« Osez plus d'espoir dans vos éditos »

“ Vos récents éditos m'interpellent et me poussent à réagir. « Mission impossible », est-ce un appel à la résignation ? « Le droit de savoir », est-ce un appel à s'adapter ? « Le manque de courage », refuser l'enterrement de la gestion des volumes en est-il vraiment un ? Comme beaucoup d'éleveurs laitiers, depuis plus d'un an, je m'oppose aux orientations libérales actées par les responsables politiques et le syndicat majoritaire à partir de 2003. La mission n'est pas impossible mais difficile. Le droit de vouloir autre chose nourrit l'espoir. Pourquoi faudrait-il se résigner alors que la suppression de la maîtrise des volumes est dans cinq ans ?

On sait où nous mènent « les vérités » d'un changement que vous qualifiez de certitudes : la volatilité des prix sera le quotidien des producteurs. Seulement, comme cela ne suffira pas, il faudra se restructurer… La compétitivité ne se mesure pas qu'au litrage sorti d'une ferme, ramené à l'UTH ! Si une certitude existe, c'est celle-ci : chaque producteur supporte des coûts de production plus ou moins élevés selon l'antériorité de son installation, sa région, l'environnement politique et économique de son pays. Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de maintenir une politique laitière européenne ambitieuse et solidaire. Céder aux volontés libérales empêche de se projeter dans l'avenir. A contrario, résister donne du sens à notre métier.

Nous aurions tort si la politique laitière commune des marchés au niveau européen n'avait pas été bénéfique. Elle a permis, à partir de 1984, de réduire le déséquilibre entre l'offre et la demande. De même, la maîtrise des quantités globales garanties a réduit les dépenses de soutien, passant de 60 à 20 €/1 000 l, et a eu raison des montagnes d'excédents. De 840 000 t de beurre et 620 000 t de poudre il y a vingt-cinq ans, les stocks publics sont tombés à 2 000 t de beurre et 150 000 t de poudre. Ces avancées ne doivent pas cacher pour autant les situations inégalitaires qu'elle a engendrées. La redistribution des volumes ne les a pas suffisamment atténuées.

Nous aurions beaucoup à perdre en l'absence de régulation européenne. Nous aurons beau nous regrouper en organisations de producteurs pour adoucir une contractualisation avec les laiteries, rien ne résistera à la chute des prix si la production explose. D'ailleurs, les coopératives, qui sont déjà des OP, n'ont pas réussi à préserver un prix du lait rémunérateur…

Pourquoi tuer l'organisation de la filière laitière européenne par des hausses de production qui ne correspondent pas à des hausses de consommation ? La disparition voulue des soutiens impose davantage de régulation des volumes pour garantir des prix rémunérateurs. Dans vos éditos, osez traduire davantage l'espoir des éleveurs qui ont ces objectifs. Ils sont nombreux. »

YVES LEPERLIER, ELEVEUR, CONFEDERATION PAYSANNE 61

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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