« Je soutiens que les chiffres publiés sont biaisés »

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Sauf erreur ou omission de ma part, Philippe Chalmin - ou sa « garde rapprochée - n'a pas pris la parole sur un média grand public national, dans le courant de l'été, pour présenter et exposer aux représentants du monde agricole, qui réclamaient un juste partage de la valeur ajoutée, les résultats relatifs à son travail comme un élément objectif de mesure des marges des uns et des autres. Peut-être est-il plus « simple » (ou moins impliquant...) de se défendre par communiqué de presse et droit de réponse après la bagarre, que de monter en première ligne quand la tension est à son comble ? Chacun en jugera.

Sur les données prises en compte, après lecture des pages 59 à 66 de l'édition 2015, il apparaît que le recueil des données, relatif à la grande distribution, est issu (3.1, page 59) d'enquêtes et d'entretiens annuels... Le risque est que les entreprises ne fassent émerger que les éléments qu'elles veulent bien faire apparaître. Quelles sont les méthodes d'enquêtes : déclarative ou contradictoire ? Avec quelle représentativité des enseignes et sur quels territoires ?

Les « prestations de services » versées par les producteurs et industriels sont-elles intégrées dans la « performance » des rayons et si oui, à quel niveau ? Qu'en est-il de la prise en compte de la coopération commerciale ?

En outre, la méthode des coûts complets ne peut ici convenir alors même qu'il s'agit de contrôler les coûts d'un service (la distribution). L'utilisation de la méthode des coûts cibles aurait été bien plus judicieuse pour rendre compte des plus-values.

Question : une seule clé de répartition, issue de moyennes de différentes clés effectivement pratiquées dans un secteur d'activités (sans détail, ni précision...), est-ce réellement crédible ?

Pour le poste « locations immobilières » (notamment pour les enseignes « indépendantes »), existe-t-il un suivi des loyers annuels versés à la société propriétaire du local ? Parce qu'il n'est pas rare que, selon les résultats d'exploitation « prévisibles » du magasin, le curseur « loyer » soit activé, opportunément, à la hausse pour masquer un trop bon résultat, et s'éviter des distributions de « participations » aux salariés... Idem pour le poste des salaires...

Il s'agit donc de récuser l'analyse de Philippe Chalmin qui est pratiquée toutes charges décaissées, au niveau de l'excédent brut d'exploitation (EBE), pour revenir à une analyse de la valeur ajoutée prenant uniquement en compte le chiffre d'affaires, les consommations intermédiaires et la valeur ajoutée créée afin de raisonner sur un périmètre de création de richesse.

Nous maintenons notre position. Je ne crois, en aucune manière, que les données issues des contrôleurs de gestion des grandes surfaces alimentaires comportent toute la « vérité des prix ». Bien au contraire. Compte tenu du contexte ambiant dans le milieu agricole depuis des années, la distribution cherche absolument à prouver qu'elle perd de l'argent sur les produits frais. Les deux données prises en compte sont la marge et les charges que l'on peut imputer à chaque produit ou magasin. Sur ces deux points, et en particulier le deuxième, l'observatoire ne fait que retranscrire les déclarations des distributeurs. Le rapport 2014 (pages 76 à 79) en apporte la preuve. Comment justifier les frais communs d'un magasin à imputer au rayon boucherie par exemple ! La distribution dit ce qu'elle veut dans ces calculs qui restent incontrôlables par les éminents spécialistes de l'observatoire. La contribution de 66 % est donc largement sous-estimée.

Quant au chapitre, dans ce droit de réponse, sur l'EBE des 1 000 litres de lait, nous sommes bien entendu capables d'apporter un calcul des coûts à partir de la productivité des salariés affectés à ce rayon.

Nous soutenons que l'ensemble des données, concernant les distributeurs, issu du rapport, est largement biaisé par des questions de choix méthodologiques, mais aussi par une certaine forme de naïveté, voire d'approximations dans l'approche des canaux de distribution. Tout est donc à reprendre au vu des enjeux actuels.

OLIVIER MÉVEL

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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Herbe

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