Le combat de l'Apli et de l'EMB pour que nous retrouvions notre dignité d'éleveur est légitime. Il s'agit de mettre en place une régulation des volumes au niveau européen pour obtenir un prix rémunérateur. Il n'y a pas de rêve là-dedans, juste du réalisme constructif porteur d'emplois. La Bretagne doit se battre pour son volume de production, au sein du volume européen. Mais en aucun cas espérer vivre de l'accroissement des volumes par exploitation pour obtenir un revenu décent. Notre charge de travail est déjà plus que suffisante… 6,5 jours sur 7 et 10 jours de congés par an, sans parler des heures. Si le lait devait devenir une production hors sol, tout laisse penser qu'il se fera ailleurs que dans l'Ouest, là où la main-d'oeuvre est moins chère.
Les paysans ne sont pas là pour se faire la guerre pour le compte des industriels
Il faut sortir de la pensée unique économique qui fait grossir les rangs des chômeurs. On va au casse-pipe à ne pas vouloir replacer l'être humain au centre de l'économie de marché. Ce sont les femmes et les hommes de l'UE qui en feront sa force. Ils ne pourront donner un avenir à leurs enfants qu'en tirant un salaire décent de leur travail. Pour les producteurs de lait, il y a un moyen simple d'y arriver : rééquilibrer le partage des marges dans la filière… sans toucher pour autant aux prix à la consommation. L'observatoire des marges, consultable sur le site de FranceAgriMer, est riche d'enseignements.
Nos industriels ont bo, dos d'accuser les Allemands d'être responsables de tous les maux. Nous ne leur referons pas la guerre sur le terrain économique. Les paysans européens n'ont qu'un souhait : gagner leur vie du fruit de leur travail, tout en restant maître de leur outil de production. Soyons conscients que nous ne perdurerons que par une juste rémunération de notre travail. À savoir un prix de revient incluant au moins 1,5 Smic par UTH. C'est pour cela que je ne veux pas me résigner à un libéralisme qui se résume à la seule loi du marché. J'ai du mal à croire que les citoyens européens soient contre notre vision d'une production laitière porteuse d'emplois et d'exploitations réparties sur l'ensemble des territoires.
ROGER VIOLANT, DU FINISTÈRE
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