Lactalis. Les producteurs et les industriels ne profitent pas de la crise que traverse Lactalis pour tirer la couverture à eux. Leur objectif : rassurer.
Inutile de revenir sur le détail de la crise « salmonelle » que traverse Lactalis, largement couverte par les médias depuis deux mois. Tout le monde est aujourd’hui suspendu aux résultats de l’enquête judiciaire sur les contrôles opérés par le mayennais dans son usine de Craon. À commencer par les acteurs de la filière qui refusent de mettre de l’huile sur le feu. Producteurs et industriels font profil bas. L’affaire a de quoi les ébranler. Si les relations qu’il entretient avec les OP et les laiteries prêtent souvent le flanc aux critiques, son professionnalisme industriel est jusque-là reconnu par ses pairs.
L’excellence française écornée
La filière laitière craint la mise à mal de l’excellence française, l’argument marketing choc qu’elle utilise dans l’Hexagone et surtout à l’international. Argument hissé au rang d’ambition dans le plan filière du Cniel, dans la foulée des États généraux de l’alimentation (EGA). Opérateurs laitiers et pouvoirs publics travaillent aujourd’hui à rassurer les consommateurs en France et à l’étranger. Le ministre de l’Agriculture a annoncé mi-janvier cinq mesures qui vont dans ce sens. « Nous répétons à nos clients que nous faisons tout pour conserver cette excellence française », confirme la coopérative Isigny dont la fabrication de poudres infantiles monte en puissance (sous les 40 000 t en 2017). « Nous mettons en avant notre expertise sur les laits infantiles depuis soixante-deux ans, mais la crise que traverse Lactalis nous oblige évidemment à redoubler de vigilance. » Elle affirme ne pas subir d’exigences supplémentaires de la Chine, son principal pays destinataire. La preuve : les autorités n’ont pas remis en cause le renouvellement de son agrément le 1er janvier, en plein déchaînement médiatique. De même, la crise « salmonelle » n’a pas empêché le groupe finistérien Sill de signer un accord de coopération avec le groupe chinois Yinquiao pour du lait infantile. Il s’est conclu en janvier, dans le sillage du déplacement d’Emmanuel Macron en Chine qui a plaidé en faveur du sérieux français.
Mutation de Lactalis
À Craon, les producteurs ont obtenu de Lactalis l’assurance « qu’il n’y aurait pas de conséquence sur le prix du lait ». « Nous resterons tout de même vigilants sur le moyen terme », avertit Philippe Jéhan, président de la FDSEA de Mayenne. Craon est le seul site du lavallois à fabriquer des poudres infantiles. La puissance du groupe permet d’absorber les 150 Ml qui lui sont habituellement destinés. Les OP, elles, constatent l’esprit constructif de Lactalis dans la négociation du nouveau contrat (ci-contre). « Cette crise accélère sa mutation. Il faut surtout l’attribuer aux EGA qui posent un cadre dans les relations producteurs, industriels, distributeurs », estime l’AOP Unell.
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