Portée par la filière agricole (Interbev, chambre d’agriculture, FRSEA, JA…) et le Conseil régional des Pays de la Loire, le fonds de dotationÉlevons pour l’avenir, lancé au Salon de l’agriculture 2023, vise à « accompagner l’installation des éleveurs pour favoriser le renouvellement des générations en élevage » dans la région.
Ceci afin que celle-ci reste « la première productrice de viande bovine au niveau national alors que d’ici 2030, elle risque de perdre 35 % de ses producteurs et 40 % de son cheptel », insiste l’association d’intérêt général.
Soutien financier et humain
Les futurs producteurs bénéficient à la fois d’un soutien financier, via un prêt d’honneur, et d’un accompagnement humain par un parrain ou une marraine. Durant les trois premières années d’installation, un(e) exploitant(e), installé(e) depuis quelque temps déjà, apporte son regard extérieur, ses conseils et son expérience pour aider à la mise en place du projet, comme à la gestion quotidienne et à plus long terme de l’exploitation.
L’aide financière, elle, constitue une avance à taux zéro, remboursable à titre personnel et de manière progressive sur 10 ans. Les mensualités, peu importantes au départ, facilitent l’accès aux emprunts auprès des banques et la constitution d’une trésorerie. Le montant alloué dépend de l’apport personnel, des prêts bancaires consentis et du projet d’installation agricole.
Il s’élève à 50 000 € maximum, soit 250 €/mois à rembourser les cinq premières années et 583 € ensuite, ce qui représente « un gain de 15 000 € environ par rapport à un prêt bancaire à 4,5 % sur 10 ans, hors coût d’assurance (source bancaire mars 2023) », indique le fonds de dotation sur son site internet elevonspourlavenir.org.
Critères d’éligibilité et engagements
En contrepartie, les jeunes installés doivent signer une charte d’engagement éthique, respecter un cahier des charges, s’engager dans la contractualisation, ainsi que dans des démarches environnementales (comme le diagnostic carbone Cap2’ER) et de bien-être animal (Boviwell), en suivant des formations dans ces domaines.
Pour être éligible, outre le fait de s’installer en bovins viandedans les Pays de la Loire, il n’y a ni âge requis, à part avoir moins de 50 ans, ni mode de production exigé (conventionnel, bio, etc. sont possibles). Le projet économique doit être validé par le comité d’engagement de l’association et il faut s’engager contractuellement sur 10 ans.
Jérôme Fouché, premier bénéficiaire
Jérôme Fouché est le premier bénéficiaire de ce fonds de dotation. À 34 ans, il a repris le 10 mai 2023 l’exploitation familiale, à la Chapelle-sur-Oudon dans le Maine-et-Loire,derrière son père qui doit prendre sa retraite agricole fin 2024. Titulaire d’un Master dans le tourisme et ayant voyagé autour du monde pendant une dizaine d’années, il ne pensait pas devenir éleveur.
L’envie est venue progressivement au fil des années. Aujourd’hui, il élève 130 vaches charolaises en système naisseur-engraisseur sur 147 ha, dont 118 ha de prairies (60 ha de permanentes et 58 ha de temporaires). La remise officielle de l’aide financière – 50 000 € – a eu lieu sur sa ferme, le 25 septembre, en présence de son parrain Cyrille Freulon, adhérent de la même Cuma, du président d’Élevons pour l’avenir Sébastien Valteau et des élus locaux.
Élevons pour l’avenir prévoit de soutenir 5 installations d’ici fin 2023, une par département des Pays de la Loire, et 30 d’ici 2025. Pour cela, il faudrait passer de 250 000 € d’euros levés par an à plus 1,5 million. L’organisme collecte les dons auprès des professionnels de la filière régionale, tels que l’Association des maîtres bouchers du terroir et Bovineo, et recourt au mécénat.
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