Les performances des troupeaux nourris à l’herbe sont très variables en fonction de la qualité de celle-ci. Mais si la valeur alimentaire est satisfaisante, les résultats peuvent s’avérer plus intéressants qu’en ration sèche. Aussi, le produit final présente des caractéristiques séduisantes du point de vue du consommateur.
À l’occasion du Sommet de l’élevage, Isabelle Legrand et Jeremy Douhay, ingénieurs agronomes à l’Institut de l’Elevage (Idele) ont communiqué les résultats de l’expérimentation Bovalherb.
Le projet Bovalherb, mené dans le cadre du Casdar par l’Idele et l’Inrae, explore depuis deux ans les effets du taux d’incorporation d’herbe ensilée dans la ration sur les performances de croissance, la qualité des carcasses et la perception de la viande par les consommateurs.
Des résultats contrastés selon la qualité de l’ensilage
« En 2023, la mauvaise qualité des ensilages a induit un faible niveau de croissance pour les lots à l’herbe, par rapport au témoin », rapporte Jérémy Douhay. Avant de poursuivre, « quand on maximise l’apport en herbe, on diminue l’ingestion, il y a donc eu moins d’UFV ingéré, ce qui a impacté négativement le GMQ ».
« En revanche, en 2024, les GMQ des lots en ration herbe ont été en phase avec les objectifs par rapport à l’année précédente, grâce à un ensilage de meilleure qualité ».
Les GMQ ont atteint, voire dépassé les objectifs. Les génisses nourries à l’herbe ont même surpassé le lot témoin (ration sèche) en termes de GMQ, toutes rations herbe confondues.
Des carcasses comparables, voire supérieures à l’herbe
Les caractéristiques de carcasses se sont révélées proches entre lots pour un niveau de finition équivalent (NEC = 3) à l’abattage. En 2024, les lots herbe ont même présenté des résultats carcasses supérieurs à ceux du témoin, confirmant la possibilité d’atteindre une bonne finition avec une ration riche en herbe, à condition que la valeur alimentaire ne soit pas inférieure à 0,8 UFV/kg MS.
Côté qualité visuelle, « aucune différence notable n’a été observée sur la couleur de la viande, mais un gras plus jaune et un persillé plus marqué » ont été relevés sur les viandes issues des rations à base d’herbe.
Une perception positive des consommateurs
Une dégustation menée auprès de 90 consommateurs a permis de compléter l’analyse. Les viandes issues des régimes à l’herbe « présentent une différence de couleur favorable, en cru et plus juteuses à la dégustation une fois cuite ». Lorsque les participants étaient informés de l’origine et du mode d’alimentation, la perception globale s’améliorait encore. Cependant, les écarts sensoriels entre lots sont restés modérés, et les consommateurs ont avant tout mis en avant les critères de goût, de prix, et d’origine géographique dans leurs choix d’achat, l’alimentation animale ne figurant pas parmi les critères d’achat principaux.
Point notable : la majorité des consommateurs ne considère pas l’ensilage comme de “l’herbe”.
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