Pour les prairies peu dégradées, une simple révision des pratiques culturales peut permettre d’améliorer le rendement. Au programme : fertilisation pour améliorer la teneur en matière organique du sol, et révision de la modalité d’exploitation.
Une fois le diagnostic prairial effectué, reste à choisir sa méthode de rénovation. Trois options s’offrent à l’éleveur : améliorer sa flore prairiale par les pratiques culturales, sursemer ou rénover sa prairie, explique l’Institut de l’élevage dans un webinaire sur la rénovation des prairies permanentes. Sur des parcelles avec moins de 5 à 10 % de sol à nu, et plus de 40 % de bonnes espèces, une simple révision des pratiques peut être bénéfique. Claire Douine, ingénieure d’étude au Ciirpo nous éclaire sur les leviers à actionner.
Choisir ses périodes d’épandage
Les apports en fumier permettent de maintenir la teneur en matière organique de sols, ainsi que la fertilisation en phosphore, potassium et autres oligo-éléments. Mais quelques notions sont à avoir en tête. Attention aux périodes d’épandage. « On évite d’épandre un lisier en hiver pour limiter le lessivage », détaille Claire Douine. « On n’épand pas de compost dans les trois semaines qui suivent un retournement, et on privilégie les épandages d’automne pour les fumiers afin d’avoir une bonne dégradation de la matière et éviter les soucis au pâturage ». Attention également à bien émietter les fumiers pour favoriser sa dégradation.
Analyser ses effluents
Mais il y a effluents et effluents. « Le fumier bovin de litière accumulée est à 9,5 unités de potassium, le lisier de bovin est à seulement 3,6 ». L’idéal, c’est de les faire analyser pour avoir les valeurs de l’effluent. « On conseille généralement de faire deux analyses deux années de suite pour voir si l’on est sur des effluents stabilisés ou non », poursuit Claire Douine. Une manière d’ajuster ensuite sa stratégie de fertilisation.
Car les épandages ont un effet direct sur le rendement à l’hectare. Sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, « l’apport de matière organique (15 t par an) sur la prairie a permis d’avoir un gain de l’ordre de 2,5 t/MS/ha par rapport à une prairie qui n’a rien reçu ». Les apports de matière organique favorisent également la présence des graminées. « À Thorigné, la prairie est passée de 27 à 67 % de graminées parmi la flore, tout en limitant la présence des diverses ».
Au-delà de la matière organique, les analyses de sol donnent des indications sur la stratégie de chaulage, ou de fertilisation à suivre.
Adapter ses modalités d’exploitation
En cas de parcelle dégradée, il convient de s’interroger sur les modalités d’exploitation de la prairie. Privilégier l’alternance fauche pâturage est un plus. « Un déprimage précoce sur les parcelles fauchées améliore le tallage de la prairie », précise Pauline Hernandez, conseillère à la Chambre d’agriculture de l’Indre.
L’aménagement du parcellaire est également un levier à actionner. Le découpage des paddocks doit être pensé pour homogénéiser la fréquentation des animaux. Stabiliser les chemins d’accès, entretenir les abords des points d’eau permet de limiter le piétinement en période humide.
Enfin, un désherbage sélectif en cas de fort salissement peut être réalisé.
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