Une étude de FranceAgriMer a comparé plusieurs systèmes d’élevages laitiers. L’objectif : déterminer les stratégies gagnantes pour s’assurer un meilleur revenu et être plus résistants aux aléas comme la baisse du prix du lait ou la hausse des charges.
FranceAgriMer publie une étude réalisée par l’Institut de l’élevage, le BTPL et la Chambre d’agriculture de Haute-Marne sur les systèmes de production d’avenir pour le lait de vache français. L’analyse met en évidence une forte augmentation de la productivité des élevages laitiers entre 2008 et 2015 (de l’ordre de 30 à 70 000 litres de lait/UMO). Et pourtant, les revenus plafonnent du fait de la baisse de l’efficience (EBE/produit) et l’augmentation des investissements. Certaines exploitations restent cependant plus « solides » que d’autres en s’orientant vers des stratégies différentes qui les protègent des aléas et réduisent leurs coûts de production.
L’herbe, l’AOP ou la diversification : des stratégies gagnantes
En comparant les résultats économiques et financiers de 1 050 exploitations du Rica (Réseau d’information comptable agricole), il s’avère qu’une grande partie d’entre elles (dont plus de la moitié en 2015) ont une marge de sécurité négative. Seules les exploitations de montagne produisant du lait AOP ont des marges de sécurités positives et importantes. C’est plus compliqué pour les exploitations en zone de plaine qui sont les plus touchées avec un EBE faible et des annuités élevées.
Ces exploitations en zone de plaine ont tout intérêt à s’orienter vers l’herbe car celle-ci permet d’obtenir une efficience élevée puisqu’elle nécessite peu de capitaux. Les prélèvements privés sont toutefois limités par le niveau de production. Se diversifier est également une solution en associant la production laitière à des cultures ou un atelier hors-sol.
Le prix du lait : premier impact sur les revenus
En testant la résistance d’une centaine d’exploitations, il s’avère que la baisse du prix du lait est l’aléa le plus préjudiciable sur les revenus des éleveurs. Il est alors essentiel pour eux d’améliorer leur efficience (en augmentant leur revenu aux 1 000 litres) et de maîtriser l’endettement de leurs exploitations. Les stratégies d’augmentation des volumes de lait livrés peuvent avoir du sens uniquement quand une bonne efficience initiale est obtenue.
Les aléas climatiques jouent également un rôle important sur les revenus et les exploitations spécialisées sont plus touchées que celles qui sont diversifiées en cultures. Les exploitations avec une forte part de maïs dans l’alimentation sont les plus sensibles aux fluctuations du prix des concentrés.
Des progrès sont possibles au niveau des coûts de production
L’étude révèle que, quel que soit le système, les charges sont principalement constituées de l’alimentation achetée, de la mécanisation et des frais d’élevage et bâtiments. C’est donc sur ces postes que les éleveurs doivent prioritairement faire levier.
En montagne, ce sont le prix du lait et les charges de mécanisation qui creusent l’écart dans les revenus. En plaine par contre, le prix du lait étant moins variable, ce sont les charges qui font le plus varier les revenus. Dans les systèmes en traite robotisée, le prix du lait est impactant au même titre que les postes bâtiments, alimentation et mécanisation. De plus, la rémunération permise reste faible voire négative pour près de la moitié des exploitations.
FranceAgriMer explique alors : « Les éleveurs laitiers qui ont la meilleure rémunération annuelle sont ceux qui allient productivité de la main-d’œuvre et bonne rémunération par 1 000 litres. La recherche d’une bonne rémunération par 1 000 litres est donc indispensable à une bonne rémunération annuelle et un préalable au développement des volumes/UMO. »
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