L'épisode de diarrhées néonatales à rotavirus a été jugulé par de bonnes pratiques et l'usage de la vaccination.
NOUS SOMMES APPELÉS DANS UN ÉLEVAGE d'une centaine de vaches holsteins, conduit en zéro pâturage avec un haut niveau de production. Les éleveurs s'inquiètent pour leurs veaux : ils sont mous, quelques-uns ont la diarrhée, un autre est mort subitement après avoir été vu en diarrhée moins de 24 heures auparavant.
Les veaux atteints ont moins de sept jours, nés de multipares et de primipares. Ils sont élevés en niches individuelles pendant quatre jours, durant lesquels ils sont nourris exclusivement avec le colostrum et le lait de leur mère afin de prévenir la dissémination de la paratuberculose qui sévit dans cet élevage. Le jour de leur naissance, les veaux reçoivent 5 litres de colostrum par sonde sans que la qualité de celui-ci soit évaluée. Puis les veaux sont allotés en case collective avec distribution de lait reconstitué, contenant plus de la moitié de poudre de lait, à une concentration supérieure aux recommandations, à savoir 200 g/l. Ce lait est distribué par un Dal étalonné et nettoyé il y a peu de temps.
Face à des diarrhées néonatales, plusieurs points peuvent être abordés afin d'en trouver l'origine : un transfert d'immunité via le colostrum, une conduite d'élevage, des agents infectieux. Après examen de trois veaux malades âgés, aucune anomalie n'est décelée, autre qu'une diarrhée.
Voulant évaluer le transfert d'immunité, je prélève du sang sur les deux seuls veaux sains âgés de moins de sept jours. Recherchant aussi une cause microbienne puisque la maladie touche les animaux recevant indifféremment le lait de leur mère ou de la poudre de lait, un prélèvement de selles est réalisé sur un veau de cinq jours, présentant une diarrhée modérée et un abattement léger. Les analyses réalisées révèlent que le transfert d'immunité est correct.
Ainsi le trio « qualité et quantité de colostrum, et rapidité de distribution après la naissance » semble respecté. La recherche d'agents pathogènes dans les selles se révèle positive pour le rotavirus bovin et négative pour les autres microbes. Le rotavirus bovin est connu pour être pathogène chez le jeune veau.
TROIS SEMAINES EN NICHES INDIVIDUELLES
Face à cet ensemble d'éléments, le diagnostic de diarrhée néonatale à rotavirus est établi. Les recommandations sont les suivantes : conduire les veaux jusqu'à l'âge de trois semaines en niche individuelle afin de limiter la contamination ; nettoyage et désinfection du matériel d'élevage le plus souvent possible et entre chaque veau ; mise en place d'une vaccination des femelles gestantes avec un vaccin assurant une protection colostrale contre le rotavirus bovin. Le transfert colostral étant a priori satisfaisant dans cet élevage, il est attendu un effet bénéfique rapide de cette vaccination. Le traitement des diarrhées se fait uniquement par voie orale avec un réhydratant contenant des mucilages, tant que la déshydratation et/ou des symptômes de surinfection bactérienne ne sont pas présents. Si des veaux venaient à être déshydratés de manière importante, une réhydratation intraveineuse est alors conseillée. Aucun antibiotique n'est prescrit vu l'origine virale de l'affection.
Quelques semaines après la visite dans l'élevage, les éleveurs ont su gérer eux-mêmes les diarrhées rencontrées en suivant nos recommandations. Aucun antibiotique n'a donc été utilisé pour soigner ces veaux malades et depuis la mise en place de la vaccination, aucun nouveau cas n'a été rencontré. La réalisation d'examens rapides par le vétérinaire est un point essentiel dans la démarche de gestion de la santé des veaux.
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