
La mortalité des veaux est parfois soumise à des cas de malformations congénitales que l'éleveur ne peut pas prévenir.
EN FIN DE TOURNÉE, À L'OCCASION D'UNE INTERVENTION dans un troupeau d'une quarantaine de vaches holsteins hautes productrices, l'éleveur présente une génisse d'environ un mois qui souffre de coliques intermittentes depuis deux jours. L'animal n'a jamais été malade dans son jeune âge et sa croissance était très bonne au début mais, depuis une semaine, il est « capricieux » : il met plus de temps pour téter sa ration (qu'il ne finit d'ailleurs plus) et reste couché plus souvent que ses camarades du même lot. Quelques jours plus tard, il présente des signes de coliques (il se lève et se couche très souvent, et se donne des coups de pied en direction du ventre) de plus en plus fréquents au fil des heures. L'éleveur lui administre des spasmolytiques injectables mais, devant l'aggravation des signes cliniques (absence totale d'appétit, coliques de plus en plus violentes et arrêt complet du transit), il préfère le faire examiner. L'examen clinique montre que cette génisse a une température normale, l'auscultation pulmonaire n'est pas modifiée, mais le rythme cardiaque est légèrement augmenté, sans doute sous l'effet de la douleur. Le transit est effectivement arrêté, mais l'auscultation digestive ne met pas en évidence de tympanisme(1) à droite ou à gauche (signe de dilatation d'un organe digestif par des gaz) et la palpation abdominale, douloureuse, révèle la présence d'une « masse » volumineuse qui occupe en grande partie le flanc droit. Par ailleurs, la génisse est légèrement déshydratée, comme l'indique un pli de peau persistant et des yeux qui commencent à s'enfoncer légèrement dans les orbites.
À ce stade, plusieurs hypothèses sont possibles : torsion-malposition, tumeur ou malformation d'un ou plusieurs organes abdominaux, abcès interne... Un traitement médical est mis en place afin d'essayer de soulager et de stabiliser l'animal (perfusion, anti-inflammatoires et antispasmodiques, couverture antibiotique et réhydratation par voie orale) avant la réalisation d'une exploration chirurgicale de l'abdomen prévue le lendemain matin si l'état de l'animal ne s'améliore pas.
MALFORMATION RÉNALE CONGÉNITALE
Malheureusement, la situation se dégrade encore durant la nuit et la génisse est retrouvée morte au matin. Une autopsie est donc réalisée pour tenter d'élucider ce cas. Elle révèle la présence d'un seul rein à droite (« masse » sentie à la palpation), très volumineux par rapport à la normale (il contient une grande quantité de liquide sous pression qui s'écoule à la coupe) et dont l'aspect interne est complètement modifié. Cette génisse souffrait donc d'une malformation congénitale : elle est née avec un seul rein anormal. Cet organe, incapable de fonctionner correctement, était à l'origine de coliques néphrétiques qui ont précédé l'issue fatale.
L'origine des coliques n'est donc pas toujours digestive : elles peuvent également être liées à la sphère urinaire (rein, uretère, vessie, urètre) ou génitale (torsion utérine chez la vache, par exemple) et quelques cas, certes exceptionnels, sont là pour nous le rappeler.
(1) Tympanisme : examen clinique consistant à frapper une zone du corps avec les doigts pour en apprécier la sonorité (Larousse médical).
© CHRISTIAN WATIER
Coupe du rein droit anormal (hydronéphrose rénale).
Rein normal de veau âgé d'un mois.
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