
Il s'agit de la première pénétration de cette maladie en Europe, sa diffusion est rapide et le risque sévère.
LA DERMATOSE NODULAIRE CONTAGIEUSE BOVINE (ou DNCB) est à nos portes, en Grèce et dans les Balkans. Son ampleur et sa forte contagion alertent les autorités sanitaires. Les éleveurs et les vétérinaires doivent être mobilisés et réactifs.
LE RESPONSABLE
La maladie est due à un virus appartenant au groupe des varioles des ruminants, avec un pouvoir pathogène sévère. Chez les bovins, la transmission du virus par des arthropodes semble être le mode préférentiel. Les transmissions directes (eau des abreuvoirs, mère infectée) et indirectes sont possibles. Le virus résiste dans le milieu naturel (un mois dans les croûtes) et n'est pas sensible au froid. Cependant, la chaleur, les ultra-violets et certains antiseptiques peuvent l'inactiver.
LA MALADIE
L'incubation dure de quatre à quatorze jours, voire jusqu'à un mois. La morbidité est de 5 à 45 %, plus si la population est immunologiquement naïve. La mortalité est inférieure à 10 %. L'évolution peut durer trois à quatre mois et laisser des séquelles importantes : tarissement, avortement, stérilité, amaigrissement, altération de la peau. La forme classique exprime une hyperthermie entre quatre à quatorze jours pouvant aller jusqu'à 41 °C, accompagnée par un abattement, une anorexie et la chute de la production lactée. Il est noté une conjonctivite, un larmoiement et du jetage au niveau des naseaux. L'animal bave. À la suite de cette première phase apparaît une éruption cutanée. Il s'agit de nodules noirs, arrondis, indolores, de 0,5 à 5 cm en nombre variable (1-100), localisés autour des yeux et du mufle, sur le cou, les membres, les flancs, la mamelle, le scrotum et le périnée. Les muqueuses buccale, nasale, oculaire, vulvaire et prépuciale peuvent être atteintes. Des oedèmes sous-cutanés et très étendus sont présents. En dehors de ces formes classiques, il existe également des formes graves et bénignes.
OÙ EN EST-ON ?
Jusqu'en 1986, la DNCB s'est limitée à l'Afrique subsaharienne. Puis l'Égypte, Israël, la Péninsule arabique, le Moyen-Orient et la Russie ont été touchés. La Grèce l'a été en 2015, puis les pays des Balkans en 2016. Au 31 juillet, 747 foyers étaient notifiés. La diffusion de l'infection se poursuit malgré les mesures de lutte mises en place dans les pays touchés.
CE QUI EST FAIT
La DNCB est soumise à déclaration obligatoire auprès de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et soumise à la réglementation de la Commission européenne. Parce qu'elle est considérée comme un danger sanitaire de catégorie 1 et face à sa propagation, un groupe de suivi a été constitué par le ministère de l'Agriculture. L'objectif est de détecter au plus vite l'introduction de la maladie en France. Une campagne de communication est prévue ainsi que des outils diagnostics permettant de l'identifier. À ce jour, il n'existe pas de vaccin disposant d'une AMM (autorisation de mise sur le marché) dans l'Union européenne. Mais en cas d'urgence, il est possible d'utiliser des vaccins d'autres pays. Ainsi un programme proposé par la Bulgarie, avec deux vaccins provenant d'Afrique du Sud, a été validé par l'UE. En Grèce, la couverture vaccinale est de 100 % dans les zones infectées.
Mais le débat reste ouvert au niveau de l'UE sur la vaccination préventive alors que seule celle en périphérie des foyers est réglementaire. La vaccination qui permettrait alors l'abattage partiel des animaux atteints semble être l'option la plus efficace pour lutter contre la propagation de la maladie.
Source : Bulletin épidémiologique.
Tout bovin qui présente une éruption soudaine de nodules cutanés, accompagnés d'oedèmes des membres et d'une inflammation des ganglions lymphatiques, doit retenir l'attention de l'éleveur, qui doit alerter son vétérinaire sanitaire. © NOAH'S ARKIVE AT THE UNIVERSITY OF GEORGIA
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