
Rarissime mais très grave, ce cas clinique rencontré récemment : dix-sept laitières mortes à cause d'un passage en logettes.
UN CAS D'ÉCOLE CET ÉLEVAGE EN AIRE PAILLÉE qui, après l'obtention d'une grosse référence laitière, perd le contrôle sanitaire. Pas simple de maîtriser le niveau cellulaire avec un troupeau passé à 120 laitières (plus d'un million de litres produits) sans rien changer à son bâtiment. La décision est donc prise de convertir une première partie de l'aire paillée en 80 logettes. Elles serviront à loger les fraîches vêlées, les plus vieilles en lait continuant d'occuper le reste du bâtiment sur une aire paillée.
Pour inciter les animaux à se coucher dans les logettes, ces dernières sont remplies de paille jusqu'au tubulaire.
Mais quelque chose cloche dès les premiers jours. Des signes d'inconfort apparaissent : les vaches entrent dans les logettes, mais plus d'un tiers reste debout sans se coucher, et celles qui se couchent hésitent à se relever.
En cause, un plot en béton qui se trouve juste à l'avant de la logette. Plusieurs vaches se relèvent en se tapant les genoux et les boulets dans le béton désactivé. Des plaies profondes apparaissent et s'amplifient malgré les nombreux soins locaux et l'antibiothérapie par voie générale. Ces plaies aboutissent à une souffrance importante pour les animaux qui ne veulent plus se relever et qui finissent par mourir.
DÉSORDRE MÉTABOLIQUE AGGRAVÉ PAR L'INCONFORT
Devant une évolution aussi dramatique, un suivi rapproché des animaux est mis en place avec une série de prises de sang, un dosage du zinc et de la vitamine A, et des dosages de calcium et magnésium sur les vaches laitières après vêlage...
Ces analyses révèlent des désordres d'ordre métabolique que le passage en logettes a grandement amplifiés. Résultats : des vaches qui limitent leurs déplacements à l'auge, hésitent à se relever quand elles se sont couchées et n'ingèrent pas suffisamment la ration les jours suivant le vêlage, à la suite de quoi leur état sanitaire bascule. Il devient alors impossible de les sauver.
Les vaches ont bien été mesurées avant la mise en place des logettes, mais l'espace nécessaire au mouvement de balancier qu'elles font avec leur tête pour se relever n'a pas été respecté. La plupart d'entre elles butent sur le plot en béton situé à l'avant de la logette. Il est alors décidé de ne plus mettre les vaches fraîches vêlées dans les logettes et de les suivre de très près. Les vaches déjà dans les logettes depuis plus d'un mois et qui commencent à s'adapter y restent et les choses s'arrangent momentanément. Malheureusement, certaines vaches laitières se blessent encore aux genoux.
Une sangle est alors mise en arrière du plot en béton pour faire reculer un peu les vaches et éviter les traumatismes sur les membres antérieurs.
Problème connexe, les vaches se retrouvent trop reculées quand elles sont couchées dans leur logette et se blessent les postérieurs. Une seule vraie solution se dessine à long terme pour résoudre tous ces soucis : casser le plot en béton et libérer l'aire nécessaire à la vache pour se relever.
Rien de pire pour les pattes avant qu'une marche en béton en guise d'arrêtoir. Les animaux s'y sont blessés genoux et boulets.
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