
Des erreurs ont été commises en 2007-2008 pour livrer plus de lait. Il ne faudrait pas les renouveler cet été.
L'AUGMENTATION DU PRIX DU LAIT PRÉVUE CET ÉTÉ VA INCITER un certain nombre de producteurs à donner un coup d'accélérateur à leur production. Mais attention, une hausse de production non préparée peut aboutir à des situations problématiques. Selon la méthode choisie, on identifie plusieurs points critiques.
QUATRE RISQUES DE L'AUGMENTATION DU TROUPEAU
La première méthode, qui peut sembler la plus simple à mettre en application, consiste à augmenter le nombre de vaches soit par des achats, soit par une diminution des réformes.
Le principal danger de cette démarche réside dans l'inadéquation des bâtiments qui sont déjà bien souvent surchargés. Des problèmes de mammites environnementales peuvent alors survenir et compromettre la rentabilité du système. Exception faite bien sûr des élevages en pâturage exclusif durant la période estivale. Pour les autres, rappelons que le minimum recommandé en aire paillée est de 1 m2/1 000 l produits, soit 8 m2 pour une vache à 8 000 l. En logettes, il faut au moins 10 % de logettes en plus du nombre de vaches traites (par exemple, 55 logettes pour 50 vaches en lactation).
Le risque d'une diminution des réformes serait de garder des vaches « à problèmes ». Si elles ont un niveau cellulaire élevé, cela pourrait augmenter la probabilité d'infecter d'autres vaches du troupeau avec des mammites dites « contagieuses », un accroissement du taux cellulaire du tank et donc une baisse du prix du lait.
Autre conséquence : l'aggravation du problème qui, en temps normal, leur aurait valu une réforme (boiteries en particulier) et, au final, le risque de perdre l'animal.
Il ne faut pas non plus négliger les risques sanitaires relatifs à l'achat. Le coût de l'introduction du BVD ou de l'IBR dans un cheptel sain dépasse largement le bénéfice potentiel d'une production saisonnière. Dans une moindre mesure, la paratuberculose, la fièvre Q et la chlamydiose ne sont pas à négliger. Sans oublier que pour le BVD, si la prise de sang d'achat est négative pour la vache, en cas de gestation, son veau devra être lui aussi prélevé à la naissance.
On recommandera donc autant que possible des achats en provenance de troupeaux au statut sanitaire connu et, si on peut, des prises de sang avant le départ des animaux. On sait bien que leur quarantaine à leur arrivée dans l'élevage est difficile à mettre en place.
À l'inverse, l'introduction d'animaux non immunisés dans un troupeau infecté par l'une de ces pathologies peut avoir de graves répercussions, tant au niveau de la santé que sur la production et la reproduction des nouveaux arrivants.
Enfin, attention au stock d'aliments. En effet, l'intérêt financier d'une hausse de production est moins évident s'il faut acheter des aliments grossiers en plus des concentrés pour nourrir les animaux.
ATTENTION À L'EXCÈS D'AZOTE OU D'ÉNERGIE
La seconde méthode pour augmenter les livraisons est de pousser la production des vaches en enrichissant la ration. Mais là aussi, distribuer plus de concentrés n'est pas sans risques. Tout d'abord, une transition trop rapide ou un excès d'énergie rapidement fermentescible peuvent conduire à une mauvaise adaptation de la flore ruminale avec, à la clé, l'acidose (baisse de la production, fourbure...) et un déplacement de caillette. De même, un excès d'azote n'est pas anodin et peut avoir des répercussions sur la reproduction et la fourbure. En résumé, plus de lait cet été : oui, mais pas à n'importe quelles conditions.
La conservation de vaches qui, en temps normal, auraient été réformées est une piste pour livrer plus de lait cet été. Avec un impératif : qu'elles soient en bonne santé et avec un taux cellulaire sous les 200 000 cellules/ml. © SÉBASTIEN CHAMPION
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