L'HOMÉOPATHIE POUR GUÉRIR MAMMITE ET ÉTAT DE FAIBLESSE

LORS D'UN STAGE D'INITIATION À L'HOMÉOPATHIE avec un groupe d'éleveurs en agriculture biologique, je suis amené à consulter une vache de race prim'holstein présentant une mammite depuis son dernier vêlage. Je demande à l'éleveur de me parler de son animal, de son histoire, de ses antécédents. Elle a mis bas depuis huit jours pour la troisième fois et a présenté une mammite dans son quartier arrière gauche, avec du lait modifié, la veille de son vêlage. Ce quartier était suspect depuis plusieurs jours, mais l'éleveur n'avait pas mis de traitement en place. Son vêlage s'est déroulé normalement, mais elle n'a pas complètement expulsé son placenta. Dès le lendemain, son quartier avant gauche présentait des signes d'inflammation et une modification du lait. Le surlendemain, les deux quartiers droits étaient atteints. Cette vache ne produisait alors qu'un seul litre de lait. La situation clinique a nécessité la consultation du vétérinaire traitant qui a mis en place un traitement allopathique en urgence.

QU'EST-CE QUI DIFFÉRENCIE CET ANIMAL DES AUTRES ?

Je demande à l'éleveur de me préciser les symptômes : température rectale de 38,8 °C, yeux enfoncés (état de déshydratation) mais appétit conservé. Au bout de huit jours, elle ne produit toujours pas de lait, son oeil est toujours creux. Cependant, lors de la consultation, elle est à l'auge avec ses congénères et mange le foin mis à disposition au cornadis.

Je m'informe alors sur ce qui différencie cet animal des autres vaches du troupeau. Lors de sa lactation précédente, elle perdait facilement son lait et le donnait très vite lors de la traite. Devant les autres vaches, elle s'efface. Elle est stressée et peureuse, l'éleveur ne peut jamais l'approcher. Au pré, elle est toujours devant, en salle de traite toujours en milieu de lot. Si elle se retrouve devant, elle n'est pas tranquille, elle a peur. Même chose si elle est en dernière position, elle ne supporte pas qu'on soit auprès d'elle. De cette description donnée par l'éleveur, je retiens :

- la vache ne supporte pas la présence de l'homme ;

- l'évolution de sa mammite de gauche à droite ;

- à la lactation précédente, elle perdait son lait et le donnait rapidement ;

- la persistance d'un symptôme : son oeil creux ;

- la conservation de son appétit, malgré son état clinique.

Je vais alors rechercher les rubriques correspondant à ces symptômes qui caractérisent la façon dont cet animal développe sa maladie. Cette vache va recevoir le remède homéopathique qui recouvre ces symptômes, en 9 CH pendant trois jours. Au bout de quarante-huit heures, les quartiers se sont assouplis, le lait est redevenu blanc et surtout sa production a augmenté, mais elle plafonne à 10 litres (elle devrait en produire le double). Désormais, elle vient dans les premières se faire traire et ne se sauve plus quand on passe devant le cornadis.

LES SYMPTÔMES NE SONT PAS INTERPRÉTÉS

Face à l'évolution rapide de son état clinique et de son comportement, je lui donne le même remède en 15 CH en une seule prise, quinze jours plus tard. Aussitôt, sa production augmente pour atteindre 20 litres au contrôle suivant et son comptage cellulaire sera de 110 000 cellules/ml.

En homéopathie, nous travaillons à partir des symptômes de l'animal sans les interpréter. C'est pourquoi l'observation de l'éleveur est fondamentale. Quand le remède prescrit couvre l'ensemble des symptômes, le résultat est rapide et durable. Après la prise du remède, la poursuite de l'observation est indispensable pour vérifier si l'animal prend le chemin de la guérison.