L’élevage bovin laitier émet environ 5 % des gaz à effet de serre (GES) en France, principalement en raison de la fermentation entérique. Pour initier une démarche de progrès, un plan carbone de la filière a été lancé en 2013 à travers le projet Life Carbon Dairy (Idele, Cniel, France conseil élevage et chambres d’agriculture).
Depuis, 4 000 fermes ont été diagnostiquées grâce à l’outil CAP’2ER dans six régions. Les premiers résultats indiquent des émissions brutes au démarrage de l’étude de 1,04 kg équivalent CO2 par litre de lait. En déduisant 0,11 kg de stockage de carbone permis par les prairies et les haies, l’empreinte nette atteint 0,93 kg équivalent CO2.
L’empreinte nette en baisse
Trois ans plus tard, grâce au développement des systèmes herbagers et au progrès technique, les émissions brutes sont descendues à 1 kg équivalent CO2 et le stockage de carbone a grimpé à 0,14 kg, pour une empreinte nette de 0,86 kg équivalent CO2 (- 7 %).
Les émissions brutes de GES sont semblables entre les différents systèmes de plaine (maïs, herbe-maïs, herbager). Le gain est lié au stockage de carbone calculé en moyenne à 0,23 kg équivalent CO2 en système herbager, contre 0,06 kg en système maïs.
Moins de gaz et moins de charges
Outre l’augmentation des prairies et des rendements fourragers, les leviers pour réduire les GES résident dans la diminution des concentrés grâce à une meilleure autonomie protéique, à l’augmentation de la production par vache et à la chasse aux animaux improductifs (vêlage précoce notamment).
La bonne nouvelle est que les exploitations peu émettrices sont aussi celles ayant le moins de charges opérationnelles et la meilleure marge brute, la différence pouvant atteindre 30 euros les 1 000 litres. Dans sa démarche « Ferme laitière bas carbone », le Cniel veut désormais impliquer les 60 000 élevages laitiers français pour réduire de 20 % l’empreinte carbone du lait d’ici à 2025. Plusieurs laiteries sont déjà engagées.
Nathalie Tiers
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