Afin d'échanger sur leurs techniques d'élevage respectives, des éleveurs européens se sont rassemblés au sein d'un projet commun nommé « Resilience for dairy ». Le premier voyage d'étude s'est déroulé en Irlande. Et les vertes prairies qui impressionnaient tant les neufs éleveurs français ont finalement révélé quelques-uns de leurs secrets... azotés !
Le projet européen « Resilience for Dairy » (R4D) rassemble 120 fermes laitières de 15 pays différents travaillant ensemble sur la durabilité du secteur laitier. « De nombreuses solutions existent déjà, mais elles sont dispersées chez les éleveurs. L’idée au travers du R4D, c’est de se rencontrer, d’échanger et de partager les initiatives d’un pays à l’autre », explique Valérie Brocard, la coordinatrice du projet pour l’Institut de l’élevage.
L’équilibre vie pro/vie privée : une priorité pour les éleveurs européens
Travaillant sur la résilience en élevage, les conseillers de chaque pays ont recensé les besoins des éleveurs. Pour les Français, les plus urgents sont (dans l'ordre de priorité) :
- améliorer l'équilibre vie professionnelle/vie privée
- trouver des solutions pour gérer au mieux l'efficacité économique des exploitations
- alléger le travail d'astreinte au quotidien (ou du moins avoir plus de flexibilité)
Mis en commun entre les 15 pays, les items qui ressortent le plus sont : les conditions de travail et le bien-être de l'éleveur, l'environnement et l'aspect écologique, et le fait d'être en phase avec la demande sociétale (notamment du point de vue du bien-être animal).
Pour les éleveurs français, la résilience a été définie comme la capacité à surmonter un choc en modifiant ses pratiques pour s'adapter à un nouveau contexte.
L’élevage laitier irlandais
Après deux rencontres des fermes pilotes au sein de leurs pays respectifs, une cinquantaine d’éleveurs européens se sont réunis trois jours en Irlande afin de visiter plusieurs fermes.
Parmi eux, neuf Français assez impressionnés de prime abord. « Ce sont des systèmes très simples avec peu de charges de structure », notait par exemple Béatrice Casiez, éleveuse dans le Pas-de-Calais. Entretien des chemins, découpage du parcellaire, mesures des hauteurs d'herbe : la gestion du pâturage est finement menée. En revanche, la fertilisation azotée et l'absence de légumineuses ont fortement surpris. « C'est un système ultra intensif dépendant de l'ammonitrate », s'étonnait Arnaud Sénéchal lui-même en système herbager en Ille-et-Vilaine.
République d'Irlande et Irlande du Nord : deux politiques
Depuis la fin des quotas, la République d'Irlande pousse à la production. Les éleveurs y font du lait « à pas cher » misant sur la productivité de l'herbe avec un haut niveau d'intrants, et des vêlages groupés en conséquence. Mais depuis deux ans, on sent comme un rétropédalage avec une volonté écologique et de réduction des émissions de gaz à effet de serre. D'où les récents travaux autour de l'azote et l'introduction de légumineuses dans les prairies.
L'Irlande du Nord (Royaume-Uni) a également poussé ses éleveurs à la production dans un système sans quotas. Mais le système y est plutôt basé sur une production de lait toute l'année, avec une plus grande part d'aliments distribués, et donc des coûts de production plus élevés.
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