
La création d’un outil européen d’indexation est lancée. Il s’agit de mutualiser des moyens à l’échelle de sept pays pour produire les index élémentaires des ruminants (voir L’Éleveur laitier n° 340, mai 2024, page 12). La collecte des données, le calcul des index de synthèse et la diffusion restent sous la responsabilité des centres nationaux, GenEval en France.
Ce projet, dénommé EBE (European Breeding Evaluation) va être construit par des actionnaires, un par pays. En France, ce sont d’abord les entreprises de sélection Synetics et Gènes Diffusion, membres d’Eliance, qui l’ont défendu. Elles sont en train de mettre en place un consortium regroupant les acteurs intéressés (1). Le conseil d’administration d’Eliance a décidé de porter les intérêts de ces investisseurs dans le projet européen. Les premières productions d’index sont attendues en 2027 pour la holstein. Les autres races laitières, puis allaitantes, suivront, de même que les autres espèces un peu plus tard. À terme, l’EBE pourrait aussi effectuer de la recherche ou produire des index de synthèse européens. Chacun est libre de participer ou non. Le système d’indexation français reste opérationnel.
« Cette implication d’Eliance vise à préserver les intérêts de ses membres qui ne souhaitent pas rejoindre le consortium tout de suite. Ils pourront le faire plus tard. Ce sont les entreprises intéressées qui financent et qui décideront de la gouvernance », précise Cyril Cabrol, directeur d’Eliance. Le déploiement va s’effectuer en réseau. Autrement dit, il n’est pas question de créer de nouvelles structures, mais plutôt de s’appuyer sur les ressources existantes.
Divergences d’intérêt
Races de France, qui fédère de nombreux organismes de sélection (OS), ne souhaite pas s’impliquer dans ce projet sous cette forme. « Ce sont les OS qui ont la responsabilité de l’indexation et de la diffusion des index. L’intérêt technique de l’EBE est évident pour les races internationales, beaucoup moins pour les autres », souligne son directeur Laurent Griffon. Pour Races de France, c’est GenEval qui aurait dû être porteur du projet afin de garantir le maintien du rôle des OS dans l’indexation. « Dans le schéma adopté avec Eliance, ce sont les grandes entreprises de sélection qui auront le pouvoir, car elles ont l’argent.» Laurent Griffon estime que le mutualisme qui a toujours prévalu dans le dispositif génétique français est en danger car les divergences d’intérêts sont énormes entre des entreprises mondiales et de petites OS.
(1) Au 23 avril, le consortium regroupe dix partenaires : Synetics, Gènes Diffusion (OS et entreprise de sélection), Prim’holstein France, BGS, Elitest, Origen, Capgènes, Auriva, Charolais Univers et Awé.
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