
Les fils de Winnipeg, qui se sont succédé depuis quatre ans, ont mis la barre très haut. Si Edelmut, le premier du millésime 2015, en est loin, il devrait séduire avec sa qualité rare de passer sur génisses.
LE MILLÉSIME 2015 DES SIMMENTALS FRANÇAIS, l'avant-dernière série testée sur descendance, pourrait apparaître bien fade après les quatre années fastes marquées par l'indexation des fils de Winnipeg. Témoin de cette domination, Barnum et Brocard, toujours loin devant dans le classement racial, à 171 et 167 d'Isu. Certes, il faut aller chercher à « seulement » 139 d'Isu, Edelmut, la première nouveauté du catalogue 2015-2016, mais il est doué d'une qualité très rare ces dernières années : il est à 92 en facilité de naissance, utilisable sur génisses. Cette qualité d'Edelmut est une bonne surprise, vu son montage Round Up/Rumba, deux taureaux plutôt réputés pour leur morphologie. De ce point de vue, on aurait d'ailleurs sans doute pu attendre encore mieux d'Edelmut (105). Il laisse néanmoins des vaches puissantes (107), plutôt grandes (105), larges de poitrine (109), avec des bassins bien dimensionnés, longs (114) et larges aux hanches (110).
CIBLER EDELMUT SUR DES SUPPORTS TRÈS LAITIERS
Les mamelles indexées à 98 sont normales dans l'attache avant (98), mais plutôt bien équilibrées (110) et dotées d'un ligament solide (108).
De son origine maternelle Rumba, Edelmut a hérité des taux positifs (TP/TB : 1,8/1), l'idéal pour ce taureau mixte à cibler avec son potentiel à 367 kg de lait sur des supports au profil laitier très affirmé. À l'instar des filles de Romario, Romel, Romtell, Bouquet ou encore des premiers taureaux génomiques mis en service (Rave, Grenand ou Polarber).
À 123 d'Isu, Énorme est à classer dans les taureaux de profil mixte « passe-partout ». Son origine Mandela/Weinold, deux géniteurs très peu utilisés en France, explique cela. Son profil de taux (TP/TB : 0,9/0) devrait séduire les éleveurs de simmentals de l'Aveyron en AOP laguiole. Gare néanmoins à lui choisir des vaches sans problèmes d'aplombs (94).
Trois autres nouveautés figurent au catalogue en liste complémentaire. À 126 d'Isu, Dragut (Manitoba/Rumba) y est pour son aptitude à doper le développement (121) et la musculature (119), malgré ses - 392 kg de lait et ses index fonctionnels négatifs.
À 120 points d'Isu, Drakkar doit sa présence à son utilisation possible sur génisses (91 en facilité de naissance).
Dernier de la liste, Espion à 117 points d'Isu et 68 kg en potentiel, laisse une morphologie a priori assez complète.
Ceux qui ne trouveraient pas leur bonheur dans ces nouveautés issues du testage sur descendance pourront aller piocher dans la sélection de jeunes génomiques.
On y trouve, comme depuis quatre ans, cinq taureaux « made in France », mais pour la dernière fois cette année avec des index officieux à utiliser sur leur seul profil. Depuis août, ces taureaux français évalués par l'indexeur des taureaux allemands et autrichiens ont un index officiel. Mais, période de transition oblige, ils ne seront publiés qu'en décembre, le temps de les intégrer dans les bases de données.
HADDOCK : UN NIVEAU D'EXCEPTION À 181 D'ISU
À compter de 2016, les index de ces jeunes taureaux français seront évalués à chaque indexation Interbull (en avril, août et décembre) et auront des index publiables. Comme Haddock, utilisé d'après son profil l'an dernier mais qui, compte tenu de son niveau d'exception, a fait l'objet d'un processus accéléré d'officialisation. Même si son niveau de CD (52) incite à la prudence, ce fils de Wildwest/Ratgeber s'annonce comme un phénomène à 181 points d'Isu, complet sur toute la ligne. Le potentiel lait apparaît énorme (1 499 kg), sans nuire aux taux (TP/TB : 1/3,2) et avec des index fonctionnels bien orientés. La morphologie (111) n'est pas en reste avec un gros atout : les aplombs (115).
On retrouve le même niveau d'exception sur Herz, issu de la sélection 2015 des jeunes génomiques étrangers. Cet Hurricane/Vanstein pointe à 182 points d'Isu, 1 484 kg de lait, 119 en morphologie avec un 117 en mamelle et aplombs. À noter aussi parmi ces six nouveautés : Heuberg (Hutera/Rureif) pour le développement (116) et le pis (123), Klose (Passion/Imposium) à 160 points d'Isu utilisable sur génisses, ou encore Werwolf (Wille/Vanstein) à 173 d'Isu pour les taux (TP/TB : 1,2/1,5).
JEAN-MICHEL VOCORET
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