Après un printemps 2016 très arrosé, plutôt frais et peu ensoleillé qui n’a pas été favorable à la pousse et le récolte de l’herbe, les 2/3 des éleveurs redoutent un manque de fourrage ou une mauvaise qualité.
Que cela soit pour les prairies, la luzerne ou le maïs ensilage, le cru fourrager 2016 risque d’être difficile à digérer pour les bovins, comme pour leurs éleveurs. D’après un sondage en ligne sur Web-agri.fr début juillet 2016, les deux tiers d’entre eux ne se disent globalement pas satisfaits de la quantité et de la qualité de leurs fourrages.
Près d’un tiers des 699 votants estiment qu’ils vont manquer un peu (65 %) ou beaucoup (35 %) de fourrage pour nourrir les animaux dans les mois à venir. Pour une bonne partie des éleveurs (38 %), la qualité des fourrages ne sera pas au rendez-vous. Moins d’un tiers des votants sont confiants et ne devraient pas rencontrer de difficultés particulières quant à la quantité et à la qualité de leurs fourrages pâturés et récoltés cette année.
Pluviométrie : +70 % dans le Centre, - 10 % en Bretagne
Entre la fraîcheur des températures, l'excès d'eau et le manque de soleil, les conditions de pousse de l'herbe ont été ambiguës et peu propices à l'exploitation par le pâturage et la fauche. Tandis que les maïs ont été affectés par une levée difficile et un démarrage tardif ; nombre de champs ont dû être ressemés. D’après le bilan climatique du printemps 2016 par Météo France, les températures moyennes ont été inférieures aux normales sur la quasi-totalité du pays. Sur l'ensemble de la saison (mars à juin), les précipitations ont été généralement plus fréquentes que la normale, excepté en Bretagne, en Provence et en Corse. Les cumuls de pluie ont été excédentaires du nord de l'Aquitaine et de Midi-Pyrénées aux frontières du Nord et du Nord-Est, avec des valeurs moyennes une fois et demie à deux fois supérieures à la normale dans le Centre, l'Île-de-France, la Bourgogne et la Picardie. En revanche, le déficit pluviométrique a été supérieur à 10 % en Bretagne et a dépassé 20 % en Provence et en Corse.
En moyenne sur la France et sur la saison, la pluviométrie a été excédentaire de plus de 25 %, plaçant ce printemps 2016 parmi les plus arrosés des cinquante dernières années. En Île-de-France et dans le Centre, avec un excédent supérieur à 70 %, il se classe même au premier rang des printemps les plus pluvieux. Le printemps s'est achevé par le mois de mai le plus pluvieux en Île-de-France, en Bourgogne, en Picardie et dans le Centre sur la période 1959-2016. Les cumuls en quatre jours (du 28 au 31 mai) ont souvent atteint 80 à 120 mm sur le Centre et l'Île-de-France, soit l'équivalent de trois mois de précipitations sur ces régions. Dans de nombreuses régions, les prairies humides se sont retrouvées noyées sous les eaux durant plusieurs jours.
Déficit d’ensoleillement pour faire les foins
Pour faire pousser l’herbe, l’eau ne suffit pas et le soleil a cruellement manqué pour démarrer la pousse et surtout pour les fenaisons, souvent décalées de plusieurs semaines. L’herbe épiée et souvent versée a dû être fauchée tardivement en conditions difficiles, altérant la qualité des fourrages. Ainsi, plus de 37 % des éleveurs répondants estiment que la qualité fourragère est médiocre cette année.
Sur l'ensemble du printemps, l'ensoleillement a été inférieur à la normale sur la majeure partie de la France à l'exception des côtes de la Manche, de la Côte d'Azur et du nord de la Corse. Le déficit a dépassé 10 % du sud-ouest au nord-est de l'Hexagone, atteignant localement 20 %. À Vichy dans l’Allier où le déficit a dépassé 20 %, avec seulement 405 heures d'ensoleillement (deux fois moins qu’à Nice). Le bassin allaitant du Centre de la France a particulièrement souffert de cette mauvaise saison herbagère.
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