Malgré la loi, les éleveurs laitiers dénoncent la difficulté de rémunérer la matière première agricole au-dessus du coût de production, particulièrement dans un contexte d’inflation, et demandent au gouvernement, notamment à Bruno Le Maire, « d’arrêter de faire des économies sur le dos des producteurs ».
« Aujourd’hui, on n’a plus de transparence sur la matière première agricole. On dirait que ça arrange tout le monde de protéger le pouvoir d’achat des Français, comme si ça ne reposait que sur l’alimentation », a déploré Daniel Perrin, secrétaire général de la FNPL, le 23 janvier. Pour le syndicat, les appels de Bruno le Maire à baisser les prix à la consommation ont conduit les différents opérateurs à ne plus respecter les lois Egalim, qui imposent pourtant la non-négociabilité de la matière première agricole (MPA).
Les prix de certaines laiteries décrochent
Dans les faits, malgré l’inflation et l’augmentation des charges, dont témoigne la hausse de 6 % de l’indicateur de prix de revient calculé par le Cniel, les prix payés aux producteurs laitiers restent insuffisants. « À l’origine des mobilisations, il y a les prix de certaines laiteries qui décrochent », explique Daniel Perrin. Ainsi, Lactalis et Savencia n’ont pas trouvé d’accord avec leurs organisations de producteurs (OP), l’Unell et Sunlait.
Pour Yohann Barbe, trésorier du syndicat, « le différentiel de prix n’est pas acceptable » et fragilise la pérennité de la filière. En deux ans, la France a perdu un milliard de litres de lait, explique la FNPL. « Ceux qui arrêtent aujourd’hui ne sont plus compensés par ceux qui reprennent pour s’agrandir », ajoute Yohann Barbe. Pour appuyer ces revendications, Thierry Roquefeuil, président de la FNPL, est aujourd'hui devant l'usine Lactalis de Domfront (Orne) aux côtés des éleveurs qui manifestent.
En direct de l’usine @lactalis de Domfront @throquefeuil répond à la presse : Le plus gros industriel français et mondial doit appliquer la loi. Je suis aujourd'hui en soutien aux producteurs Lactalis pour aboutir dans la méditation entre l'OP et l'entreprise qui démarre demain pic.twitter.com/t0Qwbl9rTU
La FNPL formule ainsi plusieurs demandes face à ces difficultés, la première consistant à faire un bilan d’Egalim. « La FNPL a fait sa part, mais les prix n’y sont pas », rappelle Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. Pour lui, « si Egalim était respecté, il n’y aurait pas de manifestations devant les laiteries ». Le président de la FNPL a ainsi envoyé une lettre ouverte au ministre de l’économie, Bruno Le Maire. « Votre part de responsabilité dans la colère exprimée sur le terrain par les agriculteurs est grande », relève-t-il, en raison des appels répétés du ministre à faire baisser les prix de l’alimentation. La FNPL lui demande d’exiger des industriels et distributeurs la sanctuarisation de la MPA, et davantage de transparence.
Par ailleurs, la FNPL demande une harmonisation de toutes les normes et réglementations, et espère du ministre de l’agriculture davantage d’accompagnement pour redonner de la visibilité à l’une des rares productions sur laquelle la France reste autosuffisante.
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