Les éleveurs de la FNPL étaient réunis pour leur congrès annuel les 14 et 15 mars 2018 à Vannes, dans le Morbihan. Le rapport d’orientation « pour des modèles d’exploitations laitières diverses, transmissibles, valorisant les attentes de la société » qu’ils ont présenté constitue la nouvelle trame de travail pour les trois ans qui viennent. Avec plusieurs objectifs et enjeux : poursuivre le travail collectif pour une meilleure répartition de la valeur, mieux répondre aux attentes des consommateurs, le tout dans un contexte où la moitié du litrage produit en France « va changer de main d’ici 2025 ».
Réunis pour leur congrès annuel les 14 et 15 mars 2018 à Vannes, dans le Morbihan, les éleveurs de la FNPL, la branche laitière de la FNSEA, entendent poursuivre leur « travail collectif » pour une meilleure rémunération des producteurs. Lors des Etats généraux de l’alimentation, l’atelier n°5 sur la meilleure répartition de la valeur a largement mis en exergue la filière laitière. Et le syndicat fait tout pour voir aboutir dans les délais les principaux objectifs définis dans le plan de filière laitière « France Terre de lait » : « définir un cadre interprofessionnel, sous six mois, qui crée des conditions de négociations commerciales plus transparentes, réactives et équitables ».
« Nous y travaillons d’arrache-pied, explique André Bonnard, secrétaire général de la FNPL. Et jusqu’à présent, il n’y a pas eu d’accrocs. Tous les acteurs jouent le jeu. » Le syndicaliste a bon espoir que ce cadre interprofessionnel et, surtout, la définition d’indicateurs pour prendre en compte les coûts de production des éleveurs, aboutissent d’ici fin juin 2018.
Le représentant a par ailleurs présenté aux éleveurs le nouveau rapport d’orientation du syndicat, qui fera office de fil conducteur de l’action de la FNPL pour les trois prochaines années. Outre la nécessaire meilleure rémunération et répartition de la valeur, le syndicat se penche sur deux enjeux majeurs ces prochaines années. « Nous sommes face à un mur générationnel : un litre de lait sur deux va changer de main d’ici 2025 », explique André Bonnard. Soit d’ici sept ans seulement. « L’objectif de ce rapport est de qualifier la diversité des modèles d’exploitations laitières pour mieux répondre à cet enjeu. »
La façon d’aborder ce « mur générationnel » est crucial pour l’agriculture en général et la filière laitière en particulier. « La baisse du nombre d’exploitations laitières est constante au rythme d’environ 2 500 par an (7 par jour). Idele (l’institut de l’élevage) estime à 36 000 leur nombre en 2035. Par contre, si l’on prolonge le taux actuel de remplacement des départs, leur nombre pourrait descendre à 20 000 exploitations. « Voulons-nous des exploitations de 500 vaches ? Non. » Mais le nombre d’exploitations de taille supérieure à 100 VL (voire très largement supérieure) va croître rapidement. « Quelles conséquences sur le modèle laitier français ? Et quelles actions sont nécessaires pour accompagner cette mutation ? », s’interroge la FNPL.
Un fonds interprofessionnel pour financer les installations
Pour accompagner cette transition générationnelle, et non la subir, le syndicat compte travailler sur la fiscalité, la formation, l’emploi, et aussi l’amélioration des modèles sociétaires, considérant que « l’intégration par l’amont ou l’aval n’est pas un modèle souhaitable pour les exploitations ». Pour permettre la transmission d’exploitations de plus en plus capitalistiques, la FNPL propose d’ores et déjà la création d’un « fonds de financement du capital d’exploitation qui pourra s’inscrire dans le plan d’investissement proposé par le président Macron dans le cadre des Etats généraux de l’alimentation. » Ce fonds, « alimenté par tous les acteurs, permettrait de développer un crowdfunding à grande échelle, sans que nos clients – l’aval de la filière – ne prennent la main sur nos exploitations. »
Au « mur générationnel » s’ajoute un autre enjeu de taille : s’adapter aux attentes sociétales de plus en plus nombreuses : qualité, traçabilité, pratiques d’élevage, bien-être animal, etc. « Nous devons poursuivre le travail de segmentation », explique André Bonnard.
« La partie amont de cette démarche de responsabilité sociétale de filière, doit permettre de satisfaire les engagements en valorisant la diversité des systèmes d’exploitation. Il est donc obligatoire de s’appuyer sur une méthode d’évaluation uniforme », explique la FNPL dans son rapport. Dans ce cadre, la FNPL a adhéré à l’initiative Ferme France. « Nous voulons contribuer à faire converger les trop nombreux cahiers des charges répondant aux attentes des consommateurs. »
Et André Bonnard de résumer : « Si nous ne répondons pas aux attentes de la société, nous perdrons de la valeur. »
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