« Quel gâchis ! Voilà les premiers mots qui sont venus aux éleveurs de bovins français, à l’annonce de la conclusion d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et la Nouvelle-Zélande », indiquent les éleveurs de la Fédération nationale bovine (FNB) dans une lettre ouverte au président de la République.
Alors que la présidence française de l’Union européenne s’est achevée le 30 juin, et que la réciprocité des normes figurait dans les priorités d’Emmanuel Macron, ce nouvel accord ne marque aucun tournant vis-à-vis des normes et des clauses miroirs.
« La conclusion d’un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, qui facilitera l’ouverture du marché européen à des viandes produites à l’autre bout du monde sans conditionner leur importation au respect de « clauses miroir », est la preuve irréfutable que rien, depuis le débat sur le Ceta, n’a véritablement changé », dénonce ainsi la FNB qui demande à la France de « s’opposer publiquement et sans aucune ambiguïté à la ratification de cet accord ».
Une concurrence déloyale
Interbev et le Cniel s'inquiétaient eux aussi de « l'arrivée de plusieurs milliers de tonnes de produits laitiers, viandes ovines et bovines depuis l'autre bout du monde, sans exigence de respect de nos normes de production agricoles », puisque certains produits phytosanitaires interdits dans l'UE sont autorisés en Nouvelle-Zélande.
« Face à un pays dont la production agricole hyper-compétitive représente 80 % des exportations totales du pays, quels seront les gains pour l'UE sur le plan agricole ? Quels seront les gains sur le plan sanitaire et environnemental ? », demandent de leur côté la FNSEA et Jeunes agriculteurs.
Des accords « qui détruisent les agricultures », pour la Conf’
La Confédération paysanne s’est elle aussi indignée de cette signature, alors que les accords de libre-échange « détruisent les agricultures, poussent à donner la priorité à l'exportation de produits agricoles plutôt que de répondre aux besoins alimentaires locaux ».
Le syndicat déplore ainsi que « la présidence française de l’Union européenne se termine sur une nouvelle attaque contre la souveraineté alimentaire ! ».
Réduire l'élevage européen, mais importer plus d'ailleurs ?
La Coordination rurale s'indigne elle aussi de l'incohérence de cet accord, dans le cadre des orientations politiques prônées par Bruxelles. « En signant cet accord, la Commission européenne nous fait comprendre qu'elle ne veut plus d'élevage en Europe mais que ce n'est pas grave car on va importer les animaux ! C'est non seulement hypocrite, mais surtout un non-sens écologique. Laissez-nous produire de la qualité avec nos normes européennes pour vous nourrir ! », dénonce ainsi le syndicat.
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