Déficit énergétique au pâturage ou manque d’azote dans la ration hivernale, les performances des troupeaux laitiers bio sont souvent limitées par manque de concentration de la ration. Est-il rentable de complémenter davantage les vaches avec des concentrés bio, malgré leurs prix souvent dissuasifs ?
L’achat de concentrés, et particulièrement les correcteurs, coûte cher en élevage laitier biologique. Les éleveurs privilégient donc l’autonomie alimentaire. Dans le Grand Ouest, les rations hivernales en élevage bio sont principalement constituées d’herbe stockée (foin, ensilage) avec un peu de maïs ensilage. Sans complémentation et avec une qualité d’herbe stockée variable, les niveaux de production et les taux plafonnent.
Sur la zone Innoval, le niveau de production des élevages bio descend à 16,5 kg/jour de novembre à février (voir graphique ci-contre), avec une quantité moyenne d’aliment de 1,2 kg/jour/VL. Cette moyenne cache une forte disparité selon les systèmes, allant du zéro concentré en système tout herbe jusqu’à 3-4 kg dans les plus intensifs (> 15 % de maïs dans la SFP). Dans ce type d’élevage, où la pousse de l’herbe limite le pâturage toute l’année, les éleveurs se questionnent sur la stratégie alimentaire à adopter en ration hivernale.
Faut-il acheter du tourteau de soja bio ? Augmenter la part de céréales ou de méteil autoproduits ? Avec la saisonnalité du prix du lait bio, ces questions sont particulièrement justifiées. Vouloir produire davantage à l’automne et en hiver en tirant parti d’un prix plus élevé peut permettre de lisser les sources de revenus et la trésorerie. Enfin, dans un contexte conjoncturel de repli de la bio, il est important de ne pas déconnecter la production des réalités du marché et de répondre aux besoins des collecteurs.
La conclusion de l’expert : « La qualité des fourrages est primordiale »
« Avec un prix payé du lait supérieur à 530 € sur la phase automnale et hivernale, il est parfois pertinent économiquement de supplémenter davantage en concentrés. Tout dépend du prix d’achat de ce dernier et de la réponse laitière au changement de la complémentation. L’impact sur les performances reste néanmoins mineur et cette stratégie peut dégrader d’autres indicateurs (autonomie protéique, temps de travail). En bio, plus qu’en conventionnel, le nerf de la guerre reste la qualité des fourrages. C’est elle qui fera la production. Lorsque la campagne fourragère le permet, il sera pertinent économiquement de réaliser des coupes d’ensilage d’herbe précoces pour le distribuer avec du maïs grain ou maïs épi. »
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