Les mesures en cours à la ferme expérimentale de Derval permettront d'apporter des références sur les consommations d'eau et d'électricité d'une ferme laitière.
A COMBIEN S'ÉLÈVE LA CONSOMMATION en électricité et en eau d'une exploitation laitière ? Entre le tank, le chauffe-eau ou le robot de traite, quel est l'équipement le plus gourmand ? Existe-t-il des seuils d'alerte permettant de repérer une surconsommation ? C'est à ces questions que devrait répondre une expérimentation originale menée à la ferme expérimentale de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique, à Derval. Le premier défi a été de créer les outils nécessaires aux différentes mesures et enregistrements. Impossible en effet d'aller relever tous les jours visuellement une multitude de compteurs. Ce fut le premier travail d'un programme Casdar(1) piloté par l'Acta : concevoir des capteurs électroniques reliés par fils ou par ondes à un boîtier informatique d'enregistrement.
OÙ SONT LES ÉCONOMIES POSSIBLES ?
« Au total, nous avons vingt-deux capteurs répartis en différents lieux de l'exploitation. Chacun d'eux enregistre un paramètre toutes les minutes. Cela aboutit à une somme de données colossale qu'il faudra ensuite traiter », précise Thomas Huneau, en charge du processus expérimental à Derval. Le modèle mesure donc la consommation d'eau des vaches en production, des taries et des vaches au pâturage. Il enregistre aussi la consommation d'eau du robot de traite et de l'ensemble du bloc de traite. Pour l'électricité, les mesures de consommation sont réalisées sur le robot, le chauffe-eau, le tank à lait et le surpresseur (Kärcher). En connaissant la consommation totale de l'atelier de lait, on pourra en déduire ce que coûtent aussi les équipements périphériques : ordinateurs, radiateur du bureau, éclairage, etc. Enfin, des capteurs mesurent la température et l'hygrométrie dont dépendent évidemment les consommations d'eau et d'énergie. « Avec des mesures en continu, l'intérêt sera d'observer la cinétique de la consommation sur une journée, un trimestre ou une saison. L'enjeu est d'acquérir des références fiables », ajoute Thomas Huneau. Elles serviront d'outil d'aide à la décision. Par exemple, la ferme de Derval s'interrogeait sur l'opportunité d'un prérefroidisseur de lait installé après le robot. L'étalement des traites permis par le robot permet-il d'avoir une production d'eau préchauffée, répartie sur 24 heures, en adéquation avec les besoins du troupeau, sans ajout de cuve tampon ? Les mesures ont mis en évidence que les besoins nocturnes en eau du troupeau ne sont pas suffisants (250 l) pour couvrir 700 l d'eau tiède fournie par le prérefroidisseur, alimenté par un robot saturé (72 vaches). En journée, l'eau est consommée au fur et à mesure qu'elle est préchauffée mais la nuit, un bac tampon doit stocker pour redistribuer le lendemain matin.
Autre exemple, le tank à lait, gros consommateur d'électricité, demande entre 16 et 27 W/l de lait. Mais qu'est ce qui fait cette variabilité : l'entretien, la ventilation du local ? L'expérimentation de Derval pourra amener des éléments de réponse. Idem pour le chauffe-eau qui gaspille beaucoup d'énergie lorsqu'il est entartré. Ces mesures ont commencé il y a plus de six mois. Leur exploitation sera faite avec le soutien de l'école polytechnique de Nantes. L'objectif est d'aboutir à des repères facilement utilisables avec, par exemple, des consommations par vache ou par 1 000 l de lait.
DOMINIQUE GRÉMY
(1) Compte d'affectation spéciale pour le développement agricole et rural.
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