Depuis bientôt deux ans, le cheptel français fait face à la multiplication des fronts épizootiques. La moitié Nord est a minima concernée par la FCO-3, le Sud par la FCO-8 lorsqu'elle n’est pas associée à la MHE, et le Centre de la France constitue un point de rencontre pour ces différentes vagues virales. Un contexte sanitaire inédit qui n’est pas sans conséquences sur la production. Les Tendances de l’Institut de l’élevage font état d’une baisse de collecte amplifiée dans les régions concernées par les maladies. Côté viande, la surmortalité et la baisse de fertilité pèsent sur la disponibilité. Dans ce contexte, les GDS insistent sur la nécessité de précommander les vaccins.
D’après un sondage Web-agri réalisé du 8 au 15 avril, 57 % des éleveurs n’ont pas vacciné leurs bovins contre les épizooties. 33 % des éleveurs ont ciblé a minima une maladie, ou un sérotype. Enfin, 10 % des répondants estiment avoir mis en place une couverture vaccinale complète.
Précommander ses vaccins
Alors, scepticisme envers les vaccins, ou manque de disponibilité ? Difficile d’interpréter ces chiffres avec précision : il n’existe pas d’indicateur national officiel sur le déploiement de la vaccination des bovins. Le sondage réalisé sur Web-agri demeure informatif, l’échantillon n’étant pas redressé. À noter toutefois que la Chambre d’agriculture de la Marne estime qu’il faut « entre 60 et 80 % de vaccination sur un territoire pour entraver ces maladies ».
Sur les réseaux, nombreux sont les éleveurs à déplorer la rareté des vaccins. « Qu’on ne vienne pas me dire qu’il faut anticiper, j’attends toujours un flacon de 4-8 commandé à l’été » lance Nicolas Mauguit en commentaire d’un article. En effet, plusieurs régions ont été victimes de ruptures de stock, et les doses gratuites mises à disposition par l’État ont été limitées dans l’espace et dans le temps. Des arrivages de vaccins prévus au printemps depuis les principaux laboratoires, couplés à la fin de l’obligation vaccinale pour l’export de broutard vers l’Italie, devraient apporter de la disponibilité aux éleveurs qui ont précommandé des doses.
Quoi qu’il en soit, il est essentiel de précommander ses vaccins auprès de son vétérinaire. Avant de lancer la production, les laboratoires souhaitent s’assurer que les volumes engagés répondent bien à une demande du terrain.
Mais la vaccination reste un budget, « il va me falloir 6 500 € pour la totalité des ovins et bovins » estime Nicolas Mauguit. Réalisée par l’éleveur, la vaccination oscille entre 2 et 5 € la dose. « Ces vaccins [MHE, FCO-3 et FCO-8], ont un coût d’environ 25 € à 30 € par bovin (dès 3 mois) » note la Chambre d’agriculture de la Marne. Encore une fois, des solutions existent. Un dispositif d’aide a été mis en place dans les Hauts-de-France pour les éleveurs touchés par le sérotype 3 de la FCO, sous forme d’une subvention Feader. La région Grand Est a également mis en place un soutien à la vaccination. Elle propose une enveloppe d’un million d’euros pour encourager le déploiement de la couverture vaccinale, en collaboration avec les GDS. D’autres initiatives locales existent.
Une zone tampon contre le sérotype 1
En parallèle, l’État poursuit son engagement pour limiter la progression de nouveaux sérotypes. Le 7 avril, le ministère de l’agriculture annonçait la commande de vaccins contre le sérotype 1 de la FCO, présent en Espagne. Une manière d’assurer un cordon sanitaire dans les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Landes, du Gers, des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne, de l’Ariège, de l’Aude et des Pyrénées-Orientales. Des doses seront disponibles gratuitement pour les éleveurs des départements cités.
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