Arvalis Institut du végétal, vient de dresser le bilan de la campagne maïs fourrage 2020. Le rendement moyen national s’établit à 11,9 t de MS/ha, en retrait dans beaucoup de régions, mais loin d’être ridicule après le souvenir marquant des épisodes caniculaires et du déficit hydrique de cet été. Rappelons que la moyenne des cinq dernières années est de 12,4 t de MS/ha. Ces rendements 2020 sont cependant très hétérogènes : de 5 à 6 t de MS/ha dans les régions qui n’ont pas connu le retour des pluies en août (le Centre-Est, la Lorraine, la Bourgogne, le nord de Rhône-Alpes, l’Auvergne) et 18 à 20 t de MS/ha dans les conditions très favorables de la bordure maritime du Nord-Ouest. A l’intérieur des régions, la variabilité des rendements dépend aussi des itinéraires culturaux, avec en 2020 un avantage net aux semis d’avril qui ont permis de profiter des sommes de température importantes jusqu’en juin, pour un meilleur développement végétatif et racinaire qui a permis de mieux supporter le déficit hydrique de mi-juillet à mi-aout.
Une qualité préservée mais pas partout
La plupart des récoltes se sont étalées du 20 août à la fin septembre pour un résultat moyen en matière sèche de 33,7%, proche des recommandations. Mais Arvalis précise que 37% des chantiers sont encore au-delà de 35% de MS. Ce sont des récoltes trop tardives en zone favorable ou des appareils végétatifs trop desséchés ailleurs.
La teneur en amidon est un peu plus faible que l’an dernier à 28,3% (-1,4 point). Les floraisons centrées sur un mois de juillet très sec ont impacté le nombre de grains, d’autant plus pour les semis tardifs. Ensuite, le retour des pluies après la mi-août a pu calmer le jeu et assurer un remplissage des grains. Mais pas partout. Dans le Centre-Ouest et le Centre-Est, 40 à 50 % des maïs ensilés sont inférieurs à 25 % d’amidon, dont 5 % à moins de 10 % d’amidon.
La bonne surprise vient de la digestibilité de la partie tige/feuilles (dNDF) : une moyenne à 53 % supérieure de 1 point à 2019. Cette dNDF est particulièrement élevée dans le Centre-Est où les maïs stressés, récoltés précocement, ont moins lignifié. A contrario, les maïs du bord de Manche ont une dNDF plus faible mais qui reste correcte. Finalement, ces maïs 2020 sont un peu moins riches en énergie qu’en 2019 : en moyenne 0,90 UFL (-0,01 point). Nous retrouvons aussi une grande hétérogénéité avec 37% des ensilages qui affichent moins de 0,90 UFL. Les différences entre régions sont plus faibles sur ce critère énergétique avec cette digestibilité tige/feuilles intéressante dans les zones impactées par le déficit hydrique. Mais l’écart reste très marqué sur le rendement UFL/ha avec plus de 11 000 UFL /ha sur la bordure maritime du Nord-Ouest et moins de 8000 UFL/ha sur l’ensemble du Centre, la Bourgogne et Rhône-Alpes.
Dominique Grémy
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?