Lancé à l’initiative du CERFrance Bretagne, « La data est dans le pré » est un projet de numérisation et de partage des données agricoles sur une plateforme décentralisée appelée aussi blockchain.
Mené en partenariat avec l’Unité mixte de recherche en économie des structures et marchés agricoles de l’Inrae et la start-up OKP4, ce projet a bénéficié d’un financement de la Région et de Rennes Métropole. Son objectif : à partir des données économiques des exploitations laitières, enrichir l’indicateur de coût de revient en y intégrant le coût des services environnementaux et sociétaux rendus par les éleveurs. « L’idée est partie d’une réflexion portant sur l’amélioration du revenu des éleveurs laitiers, explique Damien Dupays, directeur de projet CERFrance. Ce coût de revient enrichi, ou coût de revient durable, doit permettre de renforcer le conseil individuel en identifiant de nouvelles pistes de progrès. Mais, comme le prévoit la loi Égalim, cet indicateur pourra aussi servir de référence aux organisations de producteurs pour justifier d’une meilleure rémunération du lait dans le cadre des négociations commerciales menées avec les industriels laitiers. » La prise en compte économique « des externalités positives » de l’élevage est ce que l’on appelle la « comptabilité verte ». Par exemple, chiffrer le coût des pratiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre prévues dans les diagnostics CAP’2ER et les transformer en investissements et en amortissements dans la comptabilité. Dans ce projet, CERFrance et des partenaires, comme FarmLeap, ambitionnent de mobiliser les données comptables et technico-économiques de centaines d’exploitations laitières.
Rétribuer les contributeurs en cryptomonnaie
L’Inrae sera en charge d’analyser et de croiser ces données, d’identifier, si elles existent, les relations entre coût de revient et performances environnementales des exploitations. OKP4 a développé l’infrastructure de communication : un data space sans opérateur intermédiaire qui garantit la sécurité et la traçabilité des flux de données et doit aussi permettre de mettre en place un système de rétribution des différents contributeurs sous forme de cryptomonnaie.
La plateforme sera utilisée pour valoriser des données statistiques, en aucun cas pour transférer des résultats individuels. Ces données, par exemple le calcul d’un coût de revient des élevages sur une zone ciblée, pourront être vendues à des acteurs économiques ou institutionnels. Les adhérents du CERFrance auront accès au nouvel indicateur de coût de revient enrichi, avec une comparaison à leur groupe de référence.
Jérôme Pezon
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