« Nous assistons à un déclin inquiétant du nombre de producteurs. En effet, les prix à la production chroniquement extrêmement bas par rapport aux coûts de production ont déjà contraint de nombreux agriculteurs à cesser leur production de denrées alimentaires, car, malgré un travail acharné, ils parviennent à peine à subvenir à leurs besoins », rappellent l’European Milk Board (EMB) et Via Campesina dans une lettre ouverte à l’Union européenne.
Dans le secteur laitier, le revenu horaire d’un producteur européen est de 4,19 €, avec une variation de 0 euros pour les néerlandais à 6,10 € pour les producteurs allemands, et la situation sera de moins en moins engageante à l’avenir pour d’éventuels futurs producteurs, soulignent les organisations : « les crises et les incertitudes récurrentes ainsi que les exigences plus élevées et non-rémunératrices de la part du législateur, de la transformation et de la distribution poussent les agriculteur·rice·s à abandonner leurs activités de production et empêchent la jeune génération de s’installer ».
Une structure de production à bout de souffle
Les politiques agricoles encourageant la production, la libéralisation des échanges, les exportations à bas prix qui ont été la norme depuis plusieurs décennies ne pourront pas assurer la durabilité du système de production, insistent l’EMB et Via Campesina. Ainsi, « dans le secteur de la production laitière, cet effondrement se reflète notamment dans la marge économique nette de l’UE, qui s’élevait à 3,79 ct/kg de lait en 1989 et qui est passée en 2019 à -4,96 ct/kg de lait », rappellent les organisations.
Elles demandent d’instaurer une obligation garantissant un prix reflétant les coûts de production, « d’inverser le processus de déréglementation » grâce à la mise en place d’instruments de crise (système d’alerte précoce basé sur des indicateurs reflétant les coûts de production réels), et en ce qui concerne le secteur laitier, « nous avons besoin d’autres objectifs et d’une autre gouvernance pour le GDC Lait et le MMO (Observatoire du marché du lait), qui doivent travailler activement à une répartition équilibrée et équitable de la valeur ajoutée et ne pas se contenter de continuer à observer passivement les distorsions de loin ».
La durabilité du système de production européen ne pourra pas non plus se passer de la mise en place de clauses miroirs, et de la réduction de la dépendance aux importations, ajoutent-elles.
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