« Seul le panaris nécessite un traitement aux antibiotiques », rappelle Marc Delacroix, vétérinaire. Néanmoins, avant toute intervention, il faut d'abord avoir reconnu la pathologie. Pour cela, il conseille aux éleveurs de mettre en place un système de contention avec levage du pied et d'avoir quelques notions de parage.
Lors du webinaire « limiter les antibiotiques c’est possible ! », proposé dans le cadre du projet Eurodairy, le vétérinaire Marc Delacroix a abordé la gestion des boiteries dues aux onglons. Il rappelle : « Le panaris interdigital est la seule lésion des onglons qui nécessite un traitement antibiotique par voie générale en première intention. » Néanmoins, le diagnostic est à poser avant toute action. Selon le vétérinaire, les trois critères principaux qui caractérisent le panaris sont :
- Une apparition brutale du jour au lendemain,
- Une boiterie sévère (avec soulagement du pied par la vache),
- Une inflammation symétrique de la couronne et du paturon (elle doit concerner les deux onglons).
En plus, on peut voir apparaître un peu d’hyperthermie chez la vache (> 39,5°C) ou une rougeur sur le pied. Cependant, si les trois signes cités précédemment ne sont pas réunis, il ne s’agit pas d’un panaris. Une boiterie sévère d’apparition brutale sans enflure doit par exemple faire penser à un abcès de sole ou à un traumatisme (entorse, fracture…) et ne requiert pas de traitement antibiotique.
« La réussite du traitement dépend essentiellement de la précocité de sa mise en place, explique le vétérinaire. Il faut également respecter la posologie du médicament, ce qui n’est pas évident avec des traitements à injection unique qui ne sont pas très bien adaptés au poids de l’animal. Le choix de l’antibiotique est tout aussi déterminant (en fonction du délai d’attente, de la production de l’animal, etc.). »
Lever le pied pour vérifier : une obligation
À l'exception du panaris, les antibiotiques n'ont aucune utilité sur les autres lésions des onglons. Il devient alors indispensable pour l'éleveur de lever le pied de l’animal afin de poser un diagnostic et d'agir. Cela permet notamment d’identifier un corps étranger ou une plaie et de vérifier les symptômes. « 80 à 90 % des boiteries des bovins laitiers sont d’origine podale, rappelle Marc Delacroix. Il faut lever le pied le plus tôt possible pour identifier la lésion et la traiter de façon précoce ; c’est un gage essentiel de réussite, assure-t-il. » Selon l’expert, la plupart des éleveurs tardent à soigner les boiteries (c’est souvent le cas pour le panaris dont les antibiotiques demandent un délai d’attente). Ce retard de traitement s’élève à 38 jours en moyenne ; « c’est une perte économique importante pour l’éleveur », achève-t-il.
La précocité du dépistage conditionne la guérison de l’animal :
Taux de guérison après traitement des lésions des onglons (d'après l'étude de Thomas et al., 2015) | Parage seul | Parage + talonnette | Parage + AINS (anti-inflammatoire non stéroïdien) | Parage + talonnette + AINS |
Dépistage précoce | 69 % | 72 % | 76 % | 85 % |
Dépistage tardif | 15 % | 15 % | Non communiqué | 16 % |
Les résultats de cette étude montrent bien qu’une prise en charge précoce amène à des résultats corrects. Marc Delacroix l’affirme : « Comme une mammite, une boiterie, même légère, est une urgence et nécessite une détection précoce. »
« Dans toute exploitation laitière, il devrait exister un système de contention qui permet à une seule personne d’amener le bovin boiteux en toute sécurité et de lui lever le pied de façon adéquate en une dizaine de minutes seulement, annonce le vétérinaire. Un éleveur doit intégrer les soins aux pieds dans son planning quotidien de travail. Une fois le pied levé, il peut réaliser un parage fonctionnel ou curatif selon la lésion identifiée. Étant le premier infirmier de son troupeau, l’éleveur doit savoir effectuer les actes de premiers soins et détenir une formation minimale aux techniques de parage. »
Pour lever le pied d’une vache, quelques systèmes peuvent être facilement mis en place dans les élevages :
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