Deux cas a priori similaires mais à l’issue très différente montrent l’intérêt de faire des examens complémentaires et de traiter à bon escient.
Voici deux histoires similaires qui finissent très différemment. Il s’agit de deux vaches en lactation de deux élevages différents qui ont été vues à l’occasion de visites. Dans les deux cas, les symptômes étaient frustes et semblables : une température normale, des vaches qui maigrissent doucement et ne produisent pas le lait qu’elles devraient, plus souvent couchées que le reste du troupeau, si l’on prend le temps d’observer attentivement. Le rumen tourne bien et la consistance des bouses est correcte.
L’éleveur comme le vétérinaire voient bien que quelque chose ne va pas. Mais quoi ? À partir d’un prélèvement de sang, un test rapide de recherche de l’inflammation a été réalisé : celui-ci consiste à interpréter le temps de coagulation des protéines de l’inflammation. Dans les deux cas, il est très positif. Des échographies auraient aussi pu être réalisées en complément.
Une infection qui gêne les flux sanguins
La réaction de l’un des deux éleveurs est d’envoyer aussitôt sa vache à l’abattoir. L’autre veut conserver la sienne, qui a une bonne valeur génétique. De plus, un traitement antibiotique a déjà été engagé, fermant la porte à cette option dans l’immédiat. Le traitement est donc prolongé. L’état de la vache s’améliore sous antibiotiques, mais dès que ceux-ci sont arrêtés elle se retrouve dans le même état. Malheureusement, son état finit par se dégrader sur plusieurs semaines, le rythme de son cœur devient rapide et elle présente des signes d’insuffisance cardiaque.
L’autopsie révélera finalement des lésions d’endocardite : des bactéries se sont nichées dans son cœur au niveau des valvules cardiaques, formant des sortes de chou-fleur à cet endroit. Ce « chou-fleur » gêne le flux sanguin et parfois des morceaux se détachent et sont libérés dans la circulation générale, provoquant une bactériémie : le sang est plein de bactéries qui vont trouver d’autres endroits dans le corps pour se nicher et former d’autres foyers infectieux. Des phases de fièvre sont souvent associées à ces relargages. Les antibiotiques aident à maîtriser l’occurrence de ces épisodes, mais ne peuvent pas accéder aux bactéries trop bien nichées dans leur chou-fleur. Et, dès qu’on arrête le traitement, ça recommence.
Le résultat d’une infection passée sous les radars
Comment les bactéries sont-elles arrivées là ? Par n’importe quelle infection qui passe sous les radars ou qui n’est pas traitée suffisamment tôt : panaris, mammite, métrite, arthrite, peu importe. À partir du moment où les germes réussissent à passer dans le sang, ils peuvent aller se loger dans le cœur. Ces deux cas a priori similaires ont connu une issue différente. La vache qui est partie immédiatement à l’abattoir a eu 30 kg de saisie. Le motif étant une péritonite, sans plus de précision. Cependant, la décision d’envoyer à l’abattoir un animal qui n’est pas en parfaite santé est toujours difficile à prendre. A-t-il une chance de guérir ? Risque-t-il d’être saisi ? Chaque situation est à discuter au cas par cas. Une prise en charge précoce de l’animal aidera certainement, ainsi que des examens complémentaires et un suivi de l’évolution des symptômes, pour décider de l’utilité de s’engager dans des traitements lourds associés à des délais d’attente.
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