Les Québécois expérimentent une ombrière mobile au pâturage

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Ces ombrières mobiles sont des structures de 6 m sur 3 m arrêtant 80 % du rayonnement solaire. Elles permettent d’abriter 4 à 5 vaches ; la moitié du troupeau bénéficiait de ces parasols, l’autre non. Les vaches ayant accès à l’ombre y ont passé 50 % de leur temps au pâturage. (©CRPLB)
Ces ombrières mobiles sont des structures de 6 m sur 3 m arrêtant 80 % du rayonnement solaire. Elles permettent d’abriter 4 à 5 vaches ; la moitié du troupeau bénéficiait de ces parasols, l’autre non. Les vaches ayant accès à l’ombre y ont passé 50 % de leur temps au pâturage. (©CRPLB)

Par temps chaud et plein soleil, les vaches au pâturage sont sensibles au stress thermique et à la déshydratation. Une étude québécoise a testé l’effet d’ombrières mobiles sur les comportements des vaches laitières hautes productrices. L’accès à l’ombre modifie nettement le comportement des bovins, mais semble avoir peu d’effet sur la production de lait.

Une expérimentation canadienne récente menée par l’équipe du Centre de recherche en production laitière biologique du Campus d’Alfred de l’Université de Guelph en Ontario a permis d’analyser plus précisément l’effet de systèmes d’ombrage mobiles au pâturage sur les performances des vaches laitières.

L’expérimentation a été menée pendant huit semaines en juillet et août sur 24 vaches holstein en lactation, d’un niveau de production moyen de 9 800 kg/an menées en pâturage tournant.

La moitié des vaches avait accès à des ombrelles mobiles et l’autre moitié n’avait accès à aucune ombre.

Les chercheurs ont mesuré les paramètres suivants :

• Les températures corporelles enregistrées en continu, avec une sonde vaginale.

• La production laitière mesurée quotidiennement

• Le comportement des vaches au pâturage pendant la période la plus chaude de la journée de 11 h 30 à 15 h 30, (temps passé couché, à brouter et à l’abreuvoir, soit à l’ombre soit dehors)

Le climat de Guelph est de type tempéré froid. La température moyenne à Guelph est de 6,6 °C avec une forte amplitude entre été et hiver (19 °C de température moyenne sur juillet et août, et -5,5 °C de décembre à mars. Même lors des mois les plus secs, les précipitations restent assez importantes. Elles sont  en moyenne de 904 mm sur l’année.

21 °C en moyenne, 30 °C à midi

Pendant les huit semaines de l’étude, les conditions climatiques se situaient dans la moyenne de la région, avec une température moyenne quotidienne de 20,7 °C et un maximum de 25,8 °C. Pendant les heures de pic de chaleur (11 h 30 à 15 h 30), les températures étaient d’environ 30 °C avec taux d’humidité relative supérieur à supérieur à 75% Les heures les plus fraîches de la journée (le crépuscule, la nuit et l’aube) permettaient aux vaches de perdre la chaleur supplémentaire accumulée au cours de la partie la plus chaude de la journée.

6,5 fois moins de temps à l'abreuvoir

Aucune différence sur la température corporelle ou de production de lait n’a été trouvée entre les groupes de vaches ayant accès à l’ombre ou non.

Par contre, les vaches sans l’ombre adaptent leur comportement pour résister à la chaleur :

• Ainsi, pendant la période la plus chaude de la journée, le groupe sans ombre passe jusqu’à 6,5 fois plus de temps à boire que le groupe avec ombre. En effet, une vache haute productrice peut nécessiter jusqu’à 155 litres d’eau par jour, et en cas de stress  thermique, il en faudra davantage.

• Les vaches avec ombre passent environ 50 % de leur temps sous l’ombrière, principalement couchées pour la moitié de ce temps et à pâturer pour 8 % de ce temps. La plupart du temps passé à pâturer l’est au soleil.

• Les vaches qui ont accès à l’ombre passent moins de temps à boire, et plus de temps couchées par rapport aux vaches qui n’y ont pas accès.

• Ce sont lors des journées de grandes chaleurs et lorsque les nuits ne sont pas assez fraîches pour permettre de dissiper la chaleur accumulée pendant la journée que les plus grandes différences de comportements entre les vaches des deux lots ont été observées.

Limiter les zones piétinées et souillées

En conclusion, les vaches cherchent l’ombre, lorsqu’elle est disponible, tandis que les vaches qui n’ont pas accès à l’ombre modifient leur comportement pour faire face au stress thermique. La façon privilégiée de lutter contre le soleil est de boire plus d’eau et de rester en position debout, car une plus grande partie de l’animal peut être refroidie par le vent, ce qui expliquerait l’absence de différences physiologiques entre les traitements.

L’ombrelle mobile permet à la vache de ne pas avoir à choisir entre pâturage et ombre, tout en limitant le temps passé à l’abreuvoir.

L’utilisation d’ombrières mobiles se  combine  très  bien  à  une  gestion du  pâturage  en  couloir (fil avant/arrière).  Elle  permet en outre d’éviter aux animaux de se rassembler autour d’une zone d’abreuvement, ou d’une zone fixe pour l’ombre, limitant ainsi le piétinement et l’accumulation des déjections qui créent des zones mortes dans les pâturages et des risques de mammites.

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