
C’est dans un contexte difficile pour l’élevage que se déroulait le week-end dernier la Fête du charolais, après une période d’incertitude quant à sa tenue en raison de la FCO. La satisfaction est finalement de mise pour les organisateurs de cet événement.
Pour le président du comité d’organisation de la Fête du charolais, Christian Chargueraud, il n’y a aucun doute, au vu de la réussite de l’édition 2015, « il fallait que la Fête du charolais se tienne cette année ! ».
Effectivement, en début de semaine, à l’heure des premiers bilans, les organisateurs de la Fête du charolais se disaient à la fois « soulagés » et « satisfaits » quant à l’édition 2015 de cette manifestation, qui s'est tenue les 24 et 25 octobre 2015 au Scarabée de Roanne/Riorges. Effectivement, l’organisation de cette manifestation a été perturbée par les incertitudes liées à la réglementation vis à vis de la Fièvre catarrhale ovine. Finalement, les responsables avaient pris la décision de maintenir la manifestation. « Nous avons eu raison, assurait Christian Chargueraud. Heureusement que cette édition a eu lieu ». D’une part parce que « malgré les difficultés économiques du monde de l’élevage, l’ambiance était bonne. Heureusement que la Fête du charolais a été maintenue car elle a permis de faire sortir de chez eux les éleveurs. Ils ont pu se retrouver, échanger entre eux. Ca a fait du bien à tout le monde ». D’autre part « parce qu’on se rend compte que ce rendez-vous est attendu par les Roannais. On ne pouvait pas ne pas le faire ».
Et les chiffres le prouvent, apportant satisfaction aux organisateurs. Un peu plus de 6 000 entrées payantes ont été recensées, situant la fréquentation 2015 au même niveau que l’an passé. Sachant que de nombreuses invitations sont distribuées et que les enfants ne paient pas de droit d’entrée, les organisateurs estiment le nombre de visiteurs à environ 10 000. Sur le week-end, 2 200 repas ont été servis, dont 700 le samedi soir. Là aussi, les chiffres sont similaires à 2014.
La force de la Fête du charolais est que les organisateurs ont su allier un rendez-vous professionnel à des animations pour le grand public. C’est ce qui a marqué, samedi matin, les juges du concours d’animaux reproducteurs, qui pour la plupart venaient pour la première fois. Ils ont été surpris d’une part par l’infrastructure, et d’autre part par l’organisation de l’événement.
Outre la fréquentation, la satisfaction est aussi à noter pour la qualité des animaux présentés, que ce soit dans la catégorie des animaux reproducteurs et celle des animaux de boucherie (lire encadré).
Des animations plébiscitées
Les nouvelles expositions ont elles aussi apporté entière satisfaction aux organisateurs. « L’exposition d’agneaux est une belle réussite, qui a été appréciée de tous, assurait Christian Chargueraud. L’association des chevaux de trait a proposé une belle exposition, et surtout une très belle présentation dans le ring dimanche après-midi. La démonstration de maréchalerie a également attiré beaucoup de monde ».
Quant aux animations reconduites depuis plusieurs années, elles rencontrent toujours autant de succès : véhicules anciens, animaux de la basse cour, mini ferme… Cette dernière attire de nombreuses familles. Cette année, les organisateurs de la Fête du charolais avaient confié à Valérie Laleuf, en charge de cette animation, des billets d’entrée pour la manifestation. Elle les a distribués aux enfants venus visiter sa ferme pédagogique à Cordelle les jours précédents pour inciter leurs parents à se rendre à la Fête du charolais. Et, selon elle, ce principe semble avoir bien fonctionné. Les entreprises louant un stand se disent elles aussi satisfaites de cette édition 2015 de la Fête du charolais. « Elles sentent que cette manifestation est incontournable et que leur présence est indispensable, précisait Christian Chargueraud. C’est pour cela que cette année il y avait plus de stands ».
Une part du succès de la Fête du charolaise repose, depuis de nombreuses années, sur la participation active des bouchers du Roannais. Ils ont en charge l’organisation du dîner du samedi, les dégustations de viande, le concours d’apprentis bouchers. « Pour que leur présence perdure, l’équipe devra être renforcée et rajeunie. Mais quand on voit le nombre de participants au concours d’apprentis bouchers, on se dit qu’il y a du potentiel… », se rassurait le président de la Fête du charolais.
Contexte tendu
Mais l’édition 2015 de la Fête du charolais restera marquée par une conjoncture difficile pour l’élevage. C’est d’ailleurs pour mettre l’accent sur ce contexte compliqué que le comité d’organisation de la Fête du charolais, associé aux organisations professionnelles, a souhaité limiter les interventions des personnalités à l’heure de la remise des prix, dimanche en fin de matinée. Christian Chargueraud s’est fait le porte-parole de la profession agricole. « La conjoncture économique sur les exploitations allaitantes est extrêmement tendue et les trésoreries au plus bas, notamment chez les jeunes et les éleveurs ayant investi pour pérenniser leur outil de travail. Le prix de vente de nos produits ne correspond plus à la vie actuelle et ne couvre plus les charges des exploitations. Il suffirait de quelques centimes d’euro en plus par kilo de carcasse ou vif pour améliorer la situation, en impactant faiblement les consommateurs. Parallèlement, l’Etat ne gère plus la régulation des marchés ».
Christian Chargueraud est revenu sur deux éléments qui sont venus amplifier les difficultés des éleveurs ligériens : « la sécheresse de l’été, et la cerise sur le gâteau empoisonné : la FCO ». La sécheresse « impose de puiser très tôt dans les stocks de fourrages, mais aussi d’acheter de l’aliment, voire de vendre des animaux dans la précipitation, ce qui souvent signifie vendre à bas prix ». La FCO a « bloqué depuis le 15 septembre la commercialisation de nombreux animaux en impactant directement les trésoreries des exploitations. Les décisions prises en haut lieu sur cette maladie ne sont pas toujours cohérentes. La méconnaissance de l’élevage et la non écoute des professionnels » par les politiques et l’Etat « peut conduire à des situations catastrophiques. La situation est grave. Il en va de la pérennité des activités d’élevage dans notre pays, notamment l’élevage allaitant. Ne nous trompons pas, en élevage comme dans d’autres activités économiques françaises, la crise est profonde et le mécontentement des paysans gronde ».
Comme cela avait été convenu au préalable, la parole a été laissée uniquement à Yves Nicolin, maire de Roanne et président de Roannais agglomération, qui est naturellement allé dans le sens des éleveurs, soulignant la nécessité des prix, des soutiens pour l’export et d’un approvisionnement plus local de la restauration hors foyer. Pour lui, « l’aide à l’agriculture représente peu ». Or, « le monde agricole mérite d’être aidé » pour son rôle pour l’animation des filières et du territoire, pour l’entretien des paysages.
Merci à Marcel Augier
Cette remise des prix a été l’occasion pour Christian Chargueraud et son équipe de remercier Marcel Augier, qui a laissé sa place de président de la Fête du charolais cet été, et son épouse Nicole pour leur investissement dans cette manifestation. Marcel Augier « a su faire évoluer la Fête du charolais. En 2009, elle a déménagé au Scarabée. En visitant ce lieu, nous le trouvions immense. Maintenant, il est trop petit… » En travaillant avec Marcel Augier, « j’ai pu apprécier son calme. Pour lui, s’il y a problème, il y a forcément une solution… ». Quant à Nicole Augier, elle a eu en charge, pendant de nombreuses années, la gestion de la buvette de la manifestation.
Puis, bien évidemment, avant de remettre les lots aux éleveurs, le président de la Fête du charolais n’a pas manqué de remercier l’ensemble des partenaires de la manifestation, que ce soit pour leur soutien financier ou logistique, ainsi que l’ensemble des « 150 bénévoles, éleveurs, retraités, enfants d’éleveurs qui travaillent pour la mise en place et le démontage ».
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