
Les ateliers de grande taille spécialisés dans l’engraissement de jeunes bovins (JB), produisant plus de 300 JB par an, affichent les coûts de production les moins élevés. Pour améliorer l’efficacité économique de l’atelier, deux leviers sont à actionner : la maîtrise de la productivité du travail par animal et par Umo, ainsi que l’efficacité des charges engagées en contrôlant les coûts de production et en optimisant le produit viande.
![]() D’après les chiffres 2010 de l’Institut de l’élevage, les ateliers d’engraissement sont présents dans 30 % des exploitations laitières ou mixtes et 20 à 25 % des élevages allaitants. La taille des élevages spécialisés dans l’engraissement aurait tendance à augmenter pour dépasser les 110 JB en moyenne. (© Terre-net Média) |
« La rentabilité de l’activité d’engraissement n’est pas simple à estimer, car les charges, notamment d’alimentation et de mécanisation, sont souvent diluées avec les autres ateliers de l’exploitation, fait remarquer Patrick Sarzeaud de l’Institut de l’élevage. De plus, l’engraissement de jeunes bovins est souvent considéré comme une spéculation avec la recherche constante d’opportunités entre le prix du gras et celui du maigre, de bonne valorisation des aliments, des surfaces, de la main d’œuvre ou des équipements disponibles.»
(© Tnm/ Réseau d'élevage 2011) |
Une marge brute en progression
Durant cette même période, la marge brute par JB des élevages spécialisés dans l’engraissement (204 JB en moyenne) a augmenté de 108 %, grâce notamment à un prix de vente de + 17 % (325 €/100 kg de carcasse en moyenne en 2011).
« Les enjeux de la filière engraissement sont dictés par la conjoncture. Face à la volatilité des prix des produits et des intrants, la maîtrise de l’efficacité économique est essentielle pour maintenir une activité rentable, transmissible et compétitive dans un contexte mondial et de concurrence vis-à-vis des cultures. » L’indice Ipampa, qui mesure la somme des coûts de production tous les trois mois, a augmenté de 40 % en 2012. La différence de prix d’achat entre les bovins maigres et celui des jeunes bovins a, de ce fait, tendance à s’écarter de plus en plus.
Une grande variabilité de rentabilité entre les élevages
Le tableau ci-dessous montre que les coûts de production varient de 97 €/100 kg vif entre les élevages affichant les coûts les plus bas (CP bas) et les élevages aux coûts de production plus élevés (CP élevés). La baisse des coûts de production semble principalement liée à des économies d’échelle : le groupe "CP bas" produit 323 JB en moyenne, tandis que le groupe "CP élevés" produit 181 JB. En étudiant le détail des coûts de production, on s’aperçoit qu’il y peu de différences au niveau du coût alimentaire. C’est principalement les coûts des facteurs de production (travail, foncier, capital,…) ainsi que le matériel et dans une moindre mesure les frais d’élevage qui creusent l’écart de rentabilité entre ces deux groupes. De ce fait, la différence de rémunération est conséquente.
Rentabilité en fonction des coûts de production (CP). Engraisseurs spécialisés
|
|||||
|
Tous
|
CP bas
|
CP moyen
|
CP élevés
|
Ecart
|
Nb d’élevage
|
27
|
9
|
9
|
9
|
|
Nb de JB produits
|
228
|
323
|
181
|
181
|
|
UMO atelier BV
|
0.8
|
0.9
|
0.8
|
0.7
|
|
Tonnes de viande produite
|
112
|
142
|
107
|
86
|
|
PBVV/UGB
|
737
|
585
|
645
|
981
|
|
Coût de prod. €/100 kg vif
|
224
|
181
|
214
|
278
|
+106
|
Coût alimentaire
|
77
|
74
|
77
|
79
|
+5
|
Frais d’élevage
|
20
|
11
|
15
|
34
|
+13
|
Matériel
|
47
|
36
|
44
|
62
|
+26
|
Coûts des facteurs
|
50
|
35
|
47
|
67
|
+32
|
Prix de vente €/100kg de carc
|
353
|
348
|
359
|
351
|
|
Aides €/100kg de carc
|
30
|
20
|
38
|
32
|
|
Rémunération permise par le produit en Smic/Umo
|
0.7
|
2.3
|
0.9
|
-1.0
|
|
Prix de revient du taurillon €/100 kg de carc :
A 1,5 Smic/Umo
A 2,5 Smic/Umo
|
364
380
|
340
355
|
369
388
|
383
401
|
|
Source : Institut de l’élevage.
Ainsi qu’une grande variabilité pour une même conduite alimentaire
Le graphique ci-dessous présente les coûts de production de 26 élevages engraisseurs de JB en 2011 selon leur conduite alimentaire (barres de couleur saumon). Le type de conduite alimentaire semble assez peu influencer sur le coût de production : quelle que soit l’alimentation (100 % concentrés, pulpe, pulpe+maïs, maïs, maïs+herbe) on s’aperçoit que la variabilité est importante au sein d’une même conduite alimentaire.
Coûts de production de 26 élevage engraisseurs de JB en 2011. (© Réseau d'élevage/Institut de l'élevage) |
Maintenir l'équilibre produit viande / coût alimentaire
« Quelle que soit la conduite alimentaire choisie, ce qui est important c’est de garder un équilibre entre le produit viande et le coût alimentaire », explique Patrick Sarzeaud. Les animaux de type limousin, suivi des charolais (hors régime à base de blé ou de concentrés) sont les plus performants à ce niveau, comme le montre le graphique ci-dessous.
(© fiches techique JB / institut de l'élevage) |
« Ensiler 38 ha de maïs, c’est rentrer l’équivalent de 75 000 € de stock »
L’Europe cède sa place à l’Amérique du Sud sur le marché des broutards au Maghreb
Au Gaec Heurtin, l’ensilage de maïs 2025 déçoit avec seulement 9 t/ha
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
Maïs fourrage : « Un silo mal tassé monte rapidement à 15 % de freinte »
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La « loi Duplomb » est officiellement promulguée
Quelle évolution du prix des terres 2024 en Provence-Alpes-Côte d’Azur ?
Quelle évolution du prix des terres en Bretagne en 2024 ?
Facturation électronique : ce qui va changer pour vous dès 2026