S’ils ne sont pas de la même espèce, rien ne les empêche de cohabiter. En partageant la même pâture, les équins et bovins bénéficient de plusieurs avantages : des interactions apparaissent entre eux, leurs comportements alimentaires limitent les refus et le risque parasitaire peut être réduit.
Récemment, le syndicat des chevaux de trait du Rhône a décidé de mener un projet sur la mixité d’élevage bovin/équin pour faire face à la production de chevaux de trait de sa région. L’occasion de faire un point sur la cohabitation de ces deux espèces au pâturage.
Le co-pâturage améliore les interactions et limite les refus
Le pâturage mixte bovins-équins est couramment pratiqué dans les élevages de chevaux de trait ou de sang, notamment en Normandie. Magali Bogaert, chargée de mission à la Sfet (Société française des équidés de travail), explique que les deux espèces sont assez complémentaires au pâturage puisque les chevaux mangent plutôt des jeunes pousses tandis que les bovins consomment du fourrage plus avancé (de plus de 5 cm de hauteur). De plus, chacun mange les refus de l’autre. Cela facilite le travail de l’éleveur qui n’aura plus besoin de broyer. Elle confie d’ailleurs dans un article paru sur le site du ministère de l’agriculture : « Les vaches sont apaisées par la présence d'un cheval dans la prairie, et l'équin tirerait les mêmes bénéfices de cette cohabitation. »
Une étude conduite par l’Inra et l’IFCE (Institut français du cheval et de l’équitation) entre 2015 et 2017 confirme ces dires : en pâturage simultané, aucune interaction négative ne surviendrait entre les deux espèces, même si les chevaux semblaient être dominants au cours des observations menées pour l’étude. Cette dominance serait due au gabarit des chevaux, supérieur à celui des bovins. Avec l’habitude d’être ensemble, les bovins seront plus faciles à déplacer : l’éleveur peut simplement prendre le cheval au licol pour que ceux-ci suivent.
Un amendement mieux réparti sans risque parasitaire
Les chambres d’agriculture de Normandie qualifient le co-pâturage comme étant « une formule qui gagne ». Si les chevaux ont tendance à concentrer leurs déjections dans des zones différentes de celles où ils pâturent, les bovins à l’inverse apporteraient un amendement mieux réparti à la prairie et mangeraient même les refus dus aux zones de crottins des chevaux.
Concernant le parasitisme, aucune contre-indication ne semble apparaître car seuls la douve et le strongleTrichostrongylus axei sont communs aux deux espèces. Il vaut tout de même mieux introduire des animaux peu ou pas infestés de ces parasites dans le cadre d’un co-pâturage. Pour le vérifier, une coproscopie des animaux suffit (essentiellement les jeunes qui ne sont pas immunisés). Pour les autres parasites, cette mixité aurait un effet « aspirateur » puisqu’un parasite ingéré par un hôte inadéquat ne pourra se développer et mourra dans son organisme.
Prévoir le co-pâturage pour que celui-ci fonctionne
D’après les travaux de l’IFCE et de l’Inra en 2011, pour une bonne valorisation des surfaces fourragères en limitant la fauche des excédents ou des refus, le ratio équin/bovin doit être de l’ordre de 30/70 (tant en effectif qu’en poids vif). De plus, un déprimage par les bovins seuls permettrait d’améliorer la qualité de l’herbe pour tous ensuite.
Hubert Honoré, éleveur de chevaux de l’Orne, témoignait lors d’une porte ouverte organisée par les chambres d’agriculture normandes sur son expérience de co-pâturage : « Le seul moment où je ne peux pas laisser les bovins avec les chevaux c’est quand je nourris ces derniers à l’herbage car les bovins prennent toujours le dessus étant plus gourmands. » Il est également nécessaire de privilégier la clôture électrique pour sécuriser la cohabitation du troupeau.
Avant d’introduire des jeunes (veaux ou poulains), il est important d’habituer en amont les adultes à cohabiter en toute sérénité. Un risque réside dans l’introduction d’étalons dans le troupeau qui pourraient vouloir dominer le troupeau entier, y compris les bovins.
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