
Julien Greffier, technicien spécialisé dans les cultures fourragères au Gnis (Groupement national interprofessionnel des semences), expose quatre stratégies fourragères pour mieux se prémunir face aux aléas climatiques.
![]() Choisir plusieurs variétés avec des gammes de précocité différentes réduit les risques face aux divers aléas climatiques. (© Terre-net Média) |
Web-agri (WA) : Comment rendre son système fourrager moins dépendant aux aléas climatiques ?
![]() Julien Greffier (© Tnm) |
Faire face à la sécheresse
Les graminées comme la fétuque élevée ou le dactyle sont bien adaptés aux régions où les étés sont secs. La luzerne résiste bien à la sècheresse et fournit un excellent fourrage lorsqu’elle est associée au brome ou au dactyle. Le lotier est une petite légumineuse qui, associée à une graminée et au trèfle blanc, pourra prendre le relai en été lorsque le trèfle souffrira trop de la chaleur et du manque d’eau.
Profiter des couverts hivernaux
Certaines variétés peuvent à la fois répondre à une demande réglementaire de couverture des sols en hiver et fournir du fourrage. La gamme des crucifères convient bien : radis, navette ou colza fourrager, ont l’avantage de pousser vite. L’association Rgi alternatif + trèfle incarnat peut être pâturée à l’automne puis ensilée en sortie d’hiver pour laisser la place propre aux cultures de printemps.
Produire plus tôt au printemps
S’adapter aux aléas climatiques, c’est aussi adapter la précocité des variétés fourragères, avec notamment des plantes qui démarreront tôt en végétation en sortie d’hiver. L’association ray-grass hybride et trèfle violet démarre très tôt et très fort au printemps, de même que le mélange Rgi + trèfle incarnat. On peut également choisir la fétuque élevée, le brome ou opter pour les variétés de ray-grass anglais aux précocités intermédiaires qui pousseront plus tôt que les Rga tardifs.
Semer des intercultures d’été
Dans le cas d’un printemps très sec, comme en 2011, il est envisageable de semer une interculture d’été après la moisson en juillet. Néanmoins cela reste une stratégie risquée si l’eau manque en été. Des espèces comme le ray-grass d’Italie (Rgi), le trèfle d’Alexandrie, le sorgho, ou le moha s’il est exploité à un stade jeune car il est plus appétant avant épiaison. Le millet perlé peut aussi être pâturé à un stade jeune.
WA : qu’en est-il pour les prairies permanentes ?
JG : La prairie permanente, ça se cultive aussi ! Bien que le choix des espèces soit plus limité, il y d’autres façons d’intervenir pour améliorer le rendement en herbe : apport de compost, de fumier, de fertilisation minérale, ébousage, passage de herse étrille en sortie d’hiver pour amener un peu de lumière au pied des plantes et favoriser le redémarrage, etc.
Avec les prairies permanentes, la règle c’est d’éviter d’épuiser les plantes. Cela veut dire de récolter au bon stade, de ne pas laisser monter en épis ce qui fatigue les graminées. Il faut surtout éviter le surpâturage estival. Dans beaucoup de zones, on observe une tendance à aller raser un peu trop bas en été. Si l’on est en manque de fourrage, il devient nécessaire de se poser la question de « sacrifier » une pâture pour préserver le capital parcellaire de l’exploitation. Mieux vaut parfois bloquer les animaux sur une parcelle « parking » en juillet-août afin de ne pas impacter la repousse sur l’ensemble des pâtures. Sur les prairies très dégradées, il peut être recommandé d’intervenir avec un sursemis.
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