Avec un potentiel de rendement en grain proche du blé, le triticale est une source de paille intéressante en zone d’élevage. Brossons le portrait de cette "céréale d'éleveurs".
![]() Le triticale est quasi-exclusivement destiné à l’alimentation animale. La composition du grain est proche de celle du blé avec en moyenne 69 % d’amidon, 10,5 à 11,5 % de protéines, riche en lysine et en phosphore digestible. (© Terre-net Média) |
« Le triticale présente un rendement en paille de 20 à 50 % supérieur au blé », indique Chloé Malaval-Juery d’Arvalis Institut du végétal. Utilisée en litière, la paille de triticale possède de bonnes propriétés d’absorption : 3,5 litres d’eau par kilo contre 2,5 litres pour la paille de blé.
« C’est une céréale qui démarre bien à l’automne car elle a besoin de moins de température que le blé », explique Chloé Malaval-Juery. Supportant un précédent blé ou orge, le triticale s’adapte également aisément à la moyenne montagne jusqu’à 1.100 mètres d’altitude. La sensibilité au froid est un critère important à prendre en compte lors du choix de ses variétés.
Connue pour sa rusticité, cette "céréale d’éleveurs" ne peut pas se passer, pour autant, d’une véritable stratégie de désherbage et de protection fongicide.
Verse, rouille, septoriose, germination sur pied … attention au choix des variétés
Seule ombre au tableau : le triticale est sensible à la verse. « Cela peut paraître paradoxal pour celui qui recherche de la paille, mais il ne faut pas hésiter à mettre un régulateur de croissance si le tallage en sortie d’hiver est très important », conseille l’ingénieure d’Arvalis. De même, pour limiter le risque de verse, mieux vaut fractionner les apports d’azote surtout s’il y a eu des épandages de fumier au préalable ». Le triticale talle un peu plus que le blé, ce qui lui donne un bon pouvoir couvrant, mais nécessite au moins un désherbage. « L’idéal est d’intervenir lorsque les adventices sont encore jeunes et de faire attention au développement des graminées. »
« Toutes les variétés n’ont pas la même sensibilité aux maladies comme la septoriose et les rouilles, prévient Chloé Malaval-Juery. Cette année, en Auvergne, nous avons eu beaucoup de rouille jaune. Cette maladie contourne rapidement les résistances variétales. Je préconise d’adapter la stratégie fongicide en fonction de la variété. »
Le triticale présente la particularité d’avoir une très bonne fertilité de l’épi, soit beaucoup de grains avec peu d’épis au m², ce qui lui permet de compenser un accident en hiver par exemple. La montaison du triticale est un peu plus rapide que celle du blé, mais la maturation du grain est généralement plus longue, ce qui rend cette céréale sensible à la germination des grains sur pied. Quand vient l’heure de la moisson, le triticale s’avère souvent un peu plus dur à battre que le blé.
|
Pour en savoir plus sur le triticale : Variétés de triticale : une seule inscription en 2012 avec Kaulos (Momont). Tribeca (Florimond Desprez) reste la meilleure variété en termes de potentiel de rendement. Voir le tableau des caractéristiques des variétés de triticale sur le site d’Arvalis – Institut du végétal. |
|
Retrouvez le dossier spécial céréales à paille de Terre-net.fr |


« Nos vaches produisent en moyenne 16 200 kg de lait »
Les refus de dossiers de financement se multiplient dans les concessions agricoles
Viande bovine : + 8 % en rayon, contre + 34 % payés aux producteurs
Le drenchage, la solution pour réactiver le rumen
Le lait sur le marché Spot ne vaut presque plus rien
Les systèmes robot de traite redeviennent plus compétitifs que les salles de traite
« Certes tout n’est pas tout beau tout rose, mais il faut positiver ! »
« Bloquer les abattages, c’est risquer la dermatose bovine dans toute la France »
L’huile de palme est à manier avec précaution
Économie, travail, environnement : « S’installer en lait 100 % herbe, mon triplé gagnant »