Shredlage déchiquette le maïs pour un ensilage plus grossier. La surface de contact augmente et favorise le bon fonctionnement du rumen. Résultat : des vaches en bonne santé qui donnent plus de lait. Révolution ou feu de paille ?

To shred = déchirer, mettre en morceau, découper en lanière. La traduction est claire. Le principe du shredlage est de hacher le maïs ensilage plus grossièrement (environ 30 à 40 mm au lieu de 15 à 25 mm) et de broyer les tiges sur le sens de la longueur. Des rouleaux craqueurs ont été spécialement développés pour cette technique.
En éclatant chaque grain de maïs, le système crée plus de surface attaquable par les micro-organismes du rumen de la vache. Ainsi, l’ensilage devient plus digestible. Le shredlage, parce qu’il est plus grossier, fournit davantage de fibres. Il diminue l’apport de foin sec et de paille et améliore le fonctionnement du rumen, la santé des animaux et le taux butyreux du lait. Le broyage plus intense des grains accroît la digestibilité de l’amidon. Un procédé d’ensilage qui commence à faire du bruit chez nos voisins américains.
Idéal pour les récoltes tardives
La pratique du shredlage semble idéale pour les récoltes tardives. Les grains sont plus mûrs et les tiges plus fibreuses. Lorsque le hachage des plantes est plus long, il est possible d’ensiler du maïs plus sec. Les épis ont alors plus de temps pour se remplir et les grains accumulent davantage d’amidon.
Une étude a été menée par Randy Shaver et ses collègues de l’Université de l’État du Wisconsin, experts en nutrition bovine, fourrage et sous produit d'alimentation bovine laitière. Leur objectif : comparer la technique shredlage et l’ensilage conventionnel pour l’alimentation des vaches laitières, en évaluant la consommation volontaire de matière sèche et la production laitière.
« Sommes-nous face à un nouveau type d’ensilage du maïs ou simplement face à un feu de paille ? »
La consommation volontaire de matière sèche (CVMS) augmente légèrement en faveur de la ration shredlage. Ce procédé d’ensilage impacte aussi la production laitière et de façon importante. Selon les résultats de l'étude, les vaches nourries au shredlage donnent en moyenne 1 kg de lait en plus par jour. Un effet qui semble s’accroître avec le temps.
L’essai a également permis de mesurer la taille des particules dans les deux types d’ensilage. La longueur de coupe supérieure et le broyage plus énergique du shredlage fournissent un ensilage contenant plus de particules grossières (> 19 mm) et de particules fines (< 8 mm). Dans un ensilage conventionnel, les particules de taille intermédiaire (8 mm - 19 mm) dominent.
Jusqu'à 1 kg de lait de en plus par jour
Cette répartition de la taille des particules a-t-elle des conséquences ? Une plus forte proportion de particules fines augmente-t-elle les risques d’acidose ? Les particules grossières affectent-elles la conservation de l’ensilage ? Autant de questions auxquelles il faut encore répondre.

Le shredlage serait intéressant pour les fermes laitières équipées de silos-couloirs, qui ne seraient plus obligées d’introduire des pailles de céréales pour rehausser le niveau de fibre dans les rations. En silo-tour, la taille limite des particules pour un tassement correct se situe entre 15 et 20 mm. Un ensilage haché trop long entraînerait donc des problèmes d’entreposage.
Shredlage est une marque déposée. De plus, ce mécanisme de hachage et broyage du maïs est en attente d’un brevet. Commercialisé aux États-Unis par Scherer Design Engineering, il repose sur un système simple : des rouleaux à motifs en croix déchirent la tige en longueur et broient les grains plus énergiquement. Mais aujourd’hui, il ne s’adapte qu’aux ensileuses automotrices Claas. Les autres marques devront patienter, le temps que le constructeur l’adapte à leurs machines.
Un ensilage plus digestible
En théorie, la longueur de coupe d’une ensileuse à rouleaux craqueurs varie entre 12 et 19 mm. Pour atteindre une longueur de coupe de 30 mm avec le dispositif shredlage, il est nécessaire d’enlever la moitié des couteaux. Certaines ensileuses du marché, équipées de rouleaux craqueurs, produisent un maïs ensilage qui s’apparente à celui du shredlage. Étant donné la différence de taille (15 et 25 cm de diamètre), les rouleaux craqueurs fonctionnent avec un différentiel de vitesse d’environ 60 %. Ils déchiquettent les particules par cisaillement dans le sens de la longueur et non par pression. Ainsi, la longueur de coupe augmente.

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