Bruits de foule, odeurs des congénères, projecteurs… Les sources de stress ne manquent pas sur les rings. Pour préparer vos vaches au Concours Général Agricole, Pauline Garcia donne quelques astuces. (Article publié initialement le 1er février 2024)
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À un mois de l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, l’heure est aux préparatifs. Pour accompagner les éleveurs, Pauline Garcia, éleveuse de Salers et comportementaliste animalière nous conseille quelques petits exercices. Son mot d’ordre : « se mettre dans la tête du bovin qui entre sur le ring pour identifier les sources de stress ». Speakers, spots braqués sur les animaux, bruits de foules, sciure au sol… La liste est longue. Et cerise sur le gâteau, « on leur demande de rester immobiles » !
Des rings surtout conçus pour les humains
Les rings sont plus conçus pour être photogéniques qu’agréables aux bovins. « C’est un beau contre-exemple de ce qu’on peut faire en termes de confort visuel, auditif ou olfactif », résume Pauline.
Le sol clair associé aux projecteurs aura vite fait d’éblouir la vache qui rentre sur le ring. La musique et les applaudissements finiront de l’apeurer. Sans parler des odeurs inconnues et des taureaux qui flairent les vaches en chaleur !
« Il faudrait peut-être réfléchir à proposer un environnement un peu plus adapté », milite Pauline. « On pourrait travailler sur la lumière, essayer d’avoir des changements plus progressifs. Colorer la sciure pour qu’elle soit moins agressive à l’œil… ».
Reproduire l’environnement du ring à la maison
À défaut d’adapter les rings dans l’immédiat, les éleveurs peuvent habituer leurs animaux aux sollicitations. On ne fera pas rentrer le Parc des expositions sur la ferme, mais il est possible de recréer les différentes sources de stress pour y habituer les bovins.
Côté lumières, « on peut prendre des spots et habituer les vaches à s’avancer vers eux. On peut également associer cela à de la nourriture, pour que ça devienne quelque chose de positif ».
Même travail concernant l’environnement sonore du ring. « Il suffit de mettre une enceinte dans l’étable avec des retransmissions de concours ou des bruits de foule pour habituer les vaches ».
Humains, nourriture, congénères… Les sollicitations olfactives sont nombreuses. « Les bovins sont sensibles aux phéromones. Le stress peut être communicatif ». Mieux vaut donc les habituer à un large panel d’odeurs. Pauline a son astuce : « on peut utiliser des compresses avec des huiles essentielles pour les habituer à plein de choses ».
Parfois oublié, le toucher est également sollicité en concours, et notamment lors de la remise des prix. « On voit parfois des animaux refuser les rubans et fanions, mais c’est surtout qu’ils n’ont pas l’habitude qu’on leur passe quelque chose entre les jambes, dans l’angle mort », précise la comportementaliste.
Passer un ruban sur l’animal en prévision du concours est un plus. « C’est un moment qui fait rêver, alors autant être prêt », sourit Pauline.
Donner des récompenses
Si le goût n’est pas directement sollicité durant le concours, il peut être un précieux allié. « On donne souvent des récompenses aux chiens ou aux chevaux pour les éduquer. Pourquoi pas aux bovins ? » Pour l’éthologue, les vaches sont capables d’associer un comportement donné à une friandise. « Si une vache marche bien, qu’elle supporte les sollicitations que vous mettez en place dans les exercices, il faut la récompenser et reproduire cela en concours ».
Question entraînement, mieux vaut prévoir de petites sessions régulières. « Compter 15 minutes deux à trois fois par semaine. Au-delà, l’animal aura du mal à rester concentré ».
Certains animaux n’ont pas des postures très flatteuses
Mais le plus grand enjeu est peut-être d’apprendre aux animaux à marcher. « On ne doit pas tirer l’animal, il doit nous suivre », insiste Pauline. La crème de la génétique française n’est pas toujours présentée dans des postures très flatteuses. « Quand on tient un taureau à l’anneau la tête en l’air, il faut avoir à l’esprit qu’on modifie son champ de vision et que sa position n’est pas naturelle ».
Bref, plus l’animal sera habitué à marcher, plus sa posture le mettra en valeur. « On vire les animaux dangereux du ring, mais on pourrait aussi récompenser la docilité, un peu comme dans le monde équin », insiste la comportementaliste.
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