C’est le rendez-vous estival des éleveurs et des professionnels de la viande. Ce mercredi 24 août, le marché aux bestiaux de Forges-les-Eaux a accueilli le grand concours de gros bovins de boucherie. Il regroupe le meilleur des différentes races élevées dans la région, une centaine de bovins d’exception (120 inscrits et 98 présents) : normandes, charolaises, parthenaises, rouge des prés, blanc bleu et saosnoises (race du nord de la Sarthe résultant de races locales percheronne et mancelle, matinée de normandes ou de Maine Anjou). Des animaux au travers desquels les éleveurs recherchent un moindre poids de carcasse au profit d’un plus fort rendement en viande.
« Nous recevrons vingt-cinq éleveurs, venus de Seine-Maritime, mais aussi de l’Eure, du Calvados ou encore de la Manche », explique Jean-Marie Herment, le responsable du marché aux bestiaux forgion. Notre concours est reconnu au niveau national par l’Interprofession bétail et viande (Interbev).
Les acheteurs scrutent la qualité
« Ce concours permet aux éleveurs de valoriser au grand jour leur travail, c’est une véritable vitrine de la profession, les plus beaux animaux sont présentés au jury », poursuit Jean-Marie Herment. 6 000 € de prix sont ainsi en jeu, sans oublier le lot de plaques et de coupes. Les membres du jury devront départager les animaux, au regard de l’état d’engraissement et de la qualité de la viande. « Un cuir très fin est synonyme de viande tendre... »
Les acheteurs entrent en scène après la proclamation du palmarès. La mise en vente des animaux du concours est l’un des enjeux de cette manifestation agricole. Les professionnels abatteurs ou transformateurs comme Aim, Bigard et Lagache, les grandes surfaces, les bouchers, tous suivent d’un œil attentif l’évolution des animaux sous la halle aux bestiaux : « Pour un boucher, c’est une plus value de mettre en rayon une viande provenant d’un animal qui a eu un prix au concours, souligne Jean-Marie Herment. 90 % des animaux sont vendus généralement à l’issue du concours. »
Au niveau des ventes, si les acheteurs étaient présents, la vente fut bien calme avec des prix en baisse vis à vis de l’an passé.
Cette année, plus que jamais, la crise agricole est dans tous les esprits, d’autant qu’un rassemblement d’éleveurs s'est déroulé ce même jour devant les anciens abattoirs. Au début de l’été, les éleveurs bovins avaient mené une série d’actions devant les abattoirs, un peu partout en France, et notamment à Formerie chez Bigard.
En ligne de mire : la baisse du prix payé aux producteurs. Une façon d’alerter les acteurs de la filière face à la situation préoccupante des éleveurs bovins : trésoreries vides, revenus qui ne cessent de baisser, de plus en plus d’élevages sont au bord de la cessation de paiement.
L’étiquetage de l’origine de la viande est également un enjeu pour les éleveurs, qui ne cessent de dénoncer ces viandes venues de « nulle part », dans les rayons des supermarchés...
LES GRANDS GAGNANTS
Ce sont deux élevages normands qui ont inscrit leur nom au palmarès : l’élevage de Jean-François Portmann de la Neuve-Lyre (Eure) pour un magnifique bœuf croisé souris vendu 7,50 euros à un boucher du Val d’Oise et Mathieu Hauchecorne de Graimbouville dans le pays de Caux pour une génisse saosnoise qui a fait l’admiration de tous les professionnels et qui a été vendue 12 euros à la boucherie Canterelle de Saint-Valéry en Caux.
« Forges offre à travers une petite quantité d’animaux l’excellence dans le domaine de la viande de boucherie... », assure Jean-Yves Renard, président de la Fédération Nationale des concours d’animaux de boucherie.
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