Avec 80 mères Charolaises et des vêlages groupés sur 2 mois, Sébastien Labrune ne chôme pas l'hiver. D'autant plus qu'il assiste à chaque naissance et met un point d'honneur à traire la vache et drencher le veau ensuite. En 12 ans de pratique, la méthode a porté ses fruits puisqu'il ne soigne plus aucune diarrhée.
Sébastien Labrune élève 80 mères Charolaises à Sazeray dans l'Indre. « Je suis tout seul sur la ferme, j'aime ce que je fais et avoir des vaches calmes, c'est pas désagréable et ça ne se passe pas trop mal. Mais la période la plus dure c'est l'hiver avec les vêlages », reconnaît-il. Car en effet, les journées ne sont pas assez longues pour l'éleveur à cette époque : « J'assiste à chaque vêlage à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit », explique-t-il.
Lorsqu'il s'est installé derrière son père en 2007, l'exploitation comprenait 40 vaches en vêlages étalés. Sébastien a fait grossir le troupeau jusqu'à 80 mères et a opté pour des vêlages groupés d'hiver (sur décembre/janvier) afin de les faire coïncider avec les travaux de plaine plus calmes à cette période. « Forcément en tant que jeune installé, toutes les maladies possibles et imaginables sur les veaux me sont tombées dessus. » C'est à cette époque, face aux nombreuses pertes, qu'il se met à drencher les veaux. « L'objectif c'est qu'ils absorbent un maximum d'anticorps pour être plus vifs et moins malades. » Et cela fonctionne depuis 12 ans !
Son vétérinaire, Jean-Philippe Gartioux (clinique Mediolavet), s'y est intéressé de près et a fait rentrer l'éleveur dans le projet "Day 1" (anciennement COQC : conseil et observatoire de la qualité colostrale) de Virbac pour aller plus loin, notamment sur la pesée et l'évaluation de qualité du colostrum. Le but : distribuer le bon volume (avec une bonne concentration d'IgG) et rapidement.
Traire ses Charolaises
Pour pouvoir drencher les veaux au colostrum, il faut le recueillir... Sébastien trait donc systématiquement ses vaches au vêlage. « C'est rien d'exceptionnel, il suffit de se mettre à 4 pattes », rigole l'éleveur. « Honnêtement, ça me prend moins de 10 minutes par vache et par an. Et si on s'occupe bien de ses bêtes, ça ne bouge pas beaucoup. En 10 ans, j'ai pris quelques coups de pied, mais celles que je vois bouger, je leur attache la patte. »
Ce jour justement, un vêlage ! L'éleveur n'a recueilli qu'un seul litre de lait, « mais il est très épais ». Taux de brix : 36,8 %. « Mieux vaut peu de quantité et une bonne qualité », témoigne-t-il. « Et ce qu'on trait, on le fait boire ! » En général, il obtient entre 0,5 et 5 litres par vache. L'éleveur note alors dans son carnet le volume trait et la qualité du colostrum pour chaque vache pour avoir un suivi.
Le veau est ensuite drenché dans la foulée. « Il est en forme, juste derrière, il retourne téter sa mère. » Depuis qu'il se tient à cette méthode, Sébastien Labrune affirme ne plus soigner de diarrhée chez ses jeunes veaux. Et son vétérinaire ne peut que confirmer après avoir réalisé des prises de sang sur les animaux pour vérifier le transfert d'immunité : « Plus le colostrum est donné tôt, moins on a de maladies chez les veaux. » Il complète : « En allaitant, c'est souvent le volume de lait qui est limitant. » Et l'éleveur y est très vigilant, « d'autant plus cette année qui est un peu plus compliqué avec le passage de la FCO et des fourrages de moins bonne qualité. »
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